La vogue du télétravail (ou home office) est réelle en France et concerne aujourd’hui un salarié sur six, au moins un jour par semaine. Si les accords globaux d’entreprise sont surtout signés par les plus grosses d’entre elles, les TPE aussi ont tout à gagner à desserrer le carcan des organisations traditionnelles du travail.
Longtemps en retard sur ses voisines européennes, en particulier celles de l’Europe du Nord, les entreprises françaises refont peu à peu leur retard dans leur acceptation du travail à distance de leurs collaborateurs. Selon plusieurs études récentes, 17% d’entre eux seraient désormais concernés, soit par un télétravail formalisé, soit par le home-office – rester à la maison pour terminer au calme un projet par exemple – soit encore, n’oublions pas ce cas fréquent, par le travail en clientèle, en déplacement le soir à l’hôtel, voire dans les transports.
Les nouvelles solutions de communication contribuent bien évidemment à fluidifier l’accès à ces nouvelles pratiques. Un simple code d’accès wi-fi en déplacement, une box personnelle à la maison, et la connexion internet est établie, suffisante pour échanger email et fichiers.
Les avantages de ce travail à distance sont nombreux, tant pour l’entreprise que pour le collaborateur
- Gain de temps sur les transports du domicile au bureau : en région parisienne, cela peut représenter jusqu’à 3 heures par jour
- Une meilleure concentration du collaborateur sur ses tâches, loin des multiples interruptions qui caractérisent la vie au bureau
- A grande échelle, des gains de place importants : une entreprise qui donne l’accès au télétravail un jour par semaine à tous ses collaborateurs peut, à condition de réorganiser ses espaces de travail en conséquence, espérer économiser 15% d’espaces de bureaux et jusqu’à 30% sur le reste de ses frais de structures
- Un absentéisme en nette baisse constaté dans les sociétés qui pratiquent le travail à distance (jusqu’à 20%)
La tendance est d’autant plus à la hausse que les générations les plus jeunes se voient décidément mal passer leur vie au bureau. En témoigne cette infographie proposée par Orange et reprise sur le site Zevillage.net
Néanmoins, les statistiques nous montrent aussi que la moitié de ces collaborateurs travaillent dans des sociétés du CAC 40. Les TPE sont-elles donc exclues du mouvement ? Pas si sûr. Voici pourquoi
- Elles peuvent autoriser le télétravail de façon informelle, car elles sont bien au dessous des seuils sociaux (50 salariés) qui obligent à l’encadrer après accord avec les partenaires sociaux
- De nombreuses tâches – accueil téléphonique, relation client, comptabilité, RH, etc – sont externalisables... donc éligibles au travail à distance, même s’il est effectué par un salarié
- Dans les sociétés à croissance rapide, l’adaptation permanente des locaux à l’arrivée de nouveaux collaborateurs s’apparente souvent à un casse-tête pour les dirigeants. Le home office permet de désengorger les bureaux, au moins temporairement.
A noter que l’usage des « tiers lieux », c'est-à-dire des espaces de co-working, à mi chemin entre le siège de l’entreprise et le domicile du salarié, apporte des solutions complémentaires à cette recherche de souplesse organisationnelle et de mieux-être pour les salariés. Bref, il n’y a aucune raison pour les dirigeants de petites entreprises de ne pas tenter de tirer, eux-aussi, le meilleur parti du développement du home office
Trois avantages du Home Office pour la TPE
- Souplesse au niveau de l’occupation des locaux : en organisant une forme de rotation des collaborateurs présents dans l’entreprise, celle-ci peut gagner 15 d’espace disponible en plus.
- Un acte de management positif... qui ne coûte rien ! Faire gagner plusieurs heures de transport par semaine à des salariés, ne peut qu’améliorer le climat social. Comme de plus, ils seront plus productifs, le management gagne sur plusieurs tableaux
- En profiter pour élargir les plages horaires de travail : en échange des heures gagnées dans les transports, l’employeur peut négocier avec son collaborateur des plages horaires décalées, par exemple pour assurer un service client plus tard le soir. D’autant plus « jouable » que le salarié lui-même peut-être demandeur d’une pause élargie dans sa journée de travail classique, pour s’occuper de ses enfants par exemple.