Les spécialistes de l’OVE (Observatoire du Véhicule d’Entreprise) estiment que la part du carburant atteint 17% en moyenne du coût d’usage total de possession d'un véhicule d'entreprise. C’est encore plus pour les véhicules de société, qui parcourent plus de kilomètres. Comment faire baisser la facture ?
Les véhicules de société en entreprise parcourent en moyenne jusqu’à 35 000 kms par an (15 000 pour les véhicules de fonction). Avec une consommation de l’ordre de 6 (diesel) à 8 litres (essence) pour 100 kms, et un prix de l’essence désormais comparable à celui du gasoil (1,45 euros le litre début avril 2019), le calcul est simple : chaque année, le passage dans les stations-services vous coûte entre 3045 et 4060 euros TTC par véhicule
Sur cette somme, une partie de la TVA (20%) est récupérable. Si le véhicule roule au diesel, à hauteur de 80% (et même de 100% s’il s’agit d’un utilitaire). Le régime fiscal était historiquement moins intéressant pour l’essence, mais le gouvernement a décidé d’encourager ces motorisations considérées comme « propres ». Il y a donc, depuis 2018, une remontée progressive du taux de remboursement de la TVA sur ces véhicules également. En 2019, la récupération concerne déjà 40% de la TVA, en 2020, ce sera 60%, et en 2021 enfin, le taux sera aligné sur celui du gasoil, à savoir 80%.
En résumé, pour un véhicule effectuant 35 000 km par an, et en gardant l’hypothèse de moteurs diesel plus « sobres » que les essences :
Consommation aux 100 km | Prix du carburant au litre | Récupération de TVA | Dépense annuelle | |
Diesel (2019 et suivantes) | 6 | >>1,45 | 80% | 2625 euros |
Essence (2019) | 8 | <<1,45 | 40% | 3760 euros |
Essence (2021) | 8 | <<1.45 | 80% | 3500 euros |
Comme on le voit, le différentiel s’amenuise, en faveur de l’essence. Surtout que, par ailleurs, des éléments significatifs renforcent son attrait, par exemple le coût d’entretien du véhicule ou encore une fiscalité environnementale qui devient plus intéressante.
Enfin, il ne faut plus négliger la menace que font peser plusieurs grandes agglomérations sur la circulation des motorisations thermiques en ville. A Paris, la date de 2024 est ainsi dans toutes les têtes pour l’interdiction du diesel (et 2030 pour l’essence). De quoi la tourner (cette tête) vers des modèles à moteur électrique, dont le prix est attendu en baisse dans les prochaines années ?
Comment faire baisser la facture carburant, sans perdre de chiffre d’affaires ?
Si vous pensez que la hausse continue du prix des carburants est de nature à nuire aux performances de votre entreprise, voici quelques conseils pour réduire la facture, sans changer le service rendu à vos clients :
- Incitez vos conducteurs à lever le pied. Une conduite trop nerveuse peut augmenter la consommation de 20 à 30%, sans compter les usures prématurées de plaquettes de freins ou d’embrayage. Pour les encourager, pourquoi ne pas les intéresser aux gains obtenus ?
- Optimisez les tournées, réduisez les trajets. Tous vos déplacements sont-ils utiles ? Les outils de téléconférence, par exemple, ne pourraient-ils pas éviter certaines réunions e face à face ? Et la mutualisation de certaines livraisons, y avez-vous pensez ?
- Même pour une petite flotte, adoptez la carte carburant. Non seulement, elle vous fait bénéficier de réductions sur l’achat de carburant en station, mais de plus, elle élimine les notes de frais pour vos conducteurs, donc les risques de pertes de tickets et de non-récupération de la TVA correspondante. Elle vous aide également à surveiller plus finement l’ensemble de la consommation de votre flotte et ainsi à corriger rapidement les dérives constatées.
- N’oubliez pas de montrer l’exemple à vos collaborateurs…