La pratique du running entre collègues a le vent en poupe. Au point que certaines épreuves sont désormais réservées aux équipes de salariés. Retour sur un phénomène qui puise son élan dans un double besoin : celui de se faire du bien individuellement, et celui de progresser ensemble vers un objectif commun.
Ceux qui ont déjà participé à des épreuves d’endurance le savent : à l’arrivée d’un marathon, d’un triathlon ou même d’une course de quelques kilomètres en ville, il n’y a que des vainqueurs. Chaque finisher atteint, en franchissant la ligne, des objectifs personnels importants : améliorer un temps, parcourir une distance inédite pour lui, ou tout simplement finir, pour la première ou la énième fois, un parcours mythique.
À cela s’ajoute, depuis quelques années, le plaisir toujours plus assumé de courir entre collègues. Les organisateurs d’épreuves sportives l’ont bien compris et réservent un accueil structuré aux équipes d’entreprises ; quand ils ne vont pas jusqu’à leur dédier des événements. Ainsi, l’Amaury Sport Organisation (A.S.O.) en sera, le jeudi 8 juin prochain, à la troisième édition de son Run at Work, se déroulant dans le quartier de la Défense après le travail. Il s’agit d’une course de six km réservée aux équipes d’au moins dix salariés, suivie d’autres animations sportives ou festives. Aux Etats-Unis, ce type de rendez-vous réservé aux entreprises existe depuis 1977. L’année dernière, ils étaient 30,000 à courir ensemble à Chicago, et 70,000 à Francfort – un record.
L’existence même de ces épreuves nourrit la volonté de se lancer, entre collègues. Inversement, c’est aussi l’envie de pratiquer le sport au sein des entreprises qui débouche sur la participation à ces événements festifs, comme une concrétisation des progrès accomplis ensemble.
Quelques chiffres tirés d’une étude de l’institut YouGov en 2016, aident à mesurer ce phénomène du sport entre collègues, running en tête :
- 67 % des français réclament du sport sur leur lieu de travail: ce qui implique, au minimum, des vestiaires et des douches pour se changer, et d’éventuels aménagements du temps de travail pour pouvoir pratiquer,
- 72% pensent que cela améliorerait leur bien-être,
- 87% des participants au dernier Run at Work estiment s’être rapprochés de leurs collègues.
Les responsables d’entreprise connaissent depuis longtemps les vertus du sport collectif pour cimenter les équipes, aussi bien sur le terrain que dans les tribunes. Le running est un sport individuel qui se pratique à plusieurs, et il cumule les bénéfices :
- Tout le monde (ou presque) peut courir : les performances se mesurent davantage aux progrès personnels que sur le chronomètre. Mais il est toujours intéressant d’avoir un champion qui franchit la ligne d’arrivée en vainqueur, avec le logo de l’entreprise sur son maillot,
- Le respect mutuel : il est de rigueur entre runners, quelle que soit la performance chronométrique,
- La pratique du sport en commun permet des rencontres improbables sur le lieu de travail : entre le PDG et l’aide-comptable, entre services qui s’ignorent, entre sportifs aguerris et amateurs d’un jour.
Ces valeurs contribuent à renforcer l’esprit d’équipe, l’écoute et le respect mutuel. Un épanouissement qui ne coûte finalement pas grand-chose comparé aux honoraires des consultants spécialisés en team building. Courez-y vite !