La sieste n'est plus tabou en France. Par exemple, si l'on en croit une enquête de Robert Half parue début juillet, 17 % des DAF y jugent acceptable une sieste de moins de 20 minutes, et 47 % la considèrent comme envisageable. Ils sont tout de même encore 36 % à qualifier cette proposition de « farfelue ».
« Les résultats de l'enquête démontrent que les choses changent, estime Olivier Gélis, directeur général de Robert Half. On peut imaginer que la sieste au travail, qui était il y a peu inacceptable en France, devienne progressivement une pause acceptée voire recommandée. »
Par rapport aux autres pays du monde, la France est encore loin du compte. Champions toutes catégories de la sieste réparatrice : l’Asie. Le sommeil est considéré là-bas comme un besoin naturel au même titre que la nourriture. Au Japon, s'endormir en réunion ne choque personne. En Chine, la sieste est même inscrite dans la constitution depuis les années 50 !
Plus près de nous, les Espagnols sont des adeptes bien connus de la sieste post-prendiale, même si des mesures ont récemment été prises pour raccourcir ce temps de pause méridien. Soucieux de leur bien être et de leur santé, les Scandinaves et les Américains sont également des spécialistes du sommeil court. Productivité oblige, c'est aux Etats-Unis qu'est né le concept de power nap, une sieste très courte – parfois seulement quelques secondes.
Médicalement parlant, les bienfaits de la sieste sur la santé ne sont plus à démontrer, surtout au moment où la durée du sommeil nocturne tend à diminuer. Pratiquée au travail, elle favorise la concentration et la productivité. Le frein est donc purement culturel : en France, la sieste reste assimilée à la paresse, au désintérêt ou à l’ennui. C’est ainsi que les twittos ne manquent pas de moquer les hommes politiques qui s’accordent quelques instants de repos au cours d’une longue journée de discours…