Avantages salariés

Le logement des employés, un enjeu pour la performance de l’entreprise

Le logement constitue un sujet chaud de l’actualité. Il l’est aussi pour les entreprises. Une étude du Credoc montre que les problèmes de logement des salariés entraînent des répercussions sur l’emploi, la mobilité professionnelle et la compétitivité...
#Télétravail #DRH
11 septembre 2014

Le logement constitue un sujet chaud de l’actualité. Il l’est aussi pour les entreprises. Une étude du Credoc montre que les problèmes de logement des salariés entraînent des répercussions sur l’emploi, la mobilité professionnelle et la compétitivité pour 40% des entreprises. Au cœur de la problématique : la distance du domicile au lieu de travail. Au-delà de 30 minutes par trajet, la question du transport devient un élément de stress et, potentiellement, de moindre performance. Ali Lemmouchi, président de WhizzSearch, témoigne pour Manager Attitude des enjeux et des solutions liés au logement des salariés.

Manager Attitude : Le logement relève, a priori, davantage de la sphère privée que de la sphère de l’entreprise, pourquoi est-il devenu une préoccupation managériale ?

Ali Lemmouchi : Depuis environ cinq ans, les risques psychosociaux sont devenus une des préoccupations principales des directions des ressources humaines. Les entreprises sont sous l’obligation réglementaire de réduire les risques psychosociaux, or il apparait que le temps de transport entre domicile et lieu de travail devient une réelle source de stress quand il dépasse 30 minutes par trajet.
Au-delà d’un élément de la responsabilité sociétale de l’entreprise – le sujet est souvent préempté par les équipes dédiées aux questions de RSE – il s’agit d’une problématique directement liée à l’efficacité même de l’employé, et donc à la performance de l’entreprise. Un temps de transport trop élevé engendre une usure, néfaste à long terme. Au point que parfois, l’adresse d’un candidat devienne un critère de sélection en recrutement, afin de minimiser les risques psychosociaux – en privilégiant les candidats vivant à distance raisonnable.

Quelles sont les solutions envisageables à cette problématique de l’éloignement entre le domicile et le lieu de travail ?
AL : À mon sens elles sont au nombre de trois. La première, c’est le télétravail. Les accords et la pratique se généralisent, mais on constate que bien plus de femmes sont concernées que d’hommes. Cela n’est pas sans conséquences sur les évolutions de carrière, et le télétravail peut être perçu comme un élément d’inégalité potentiel.
Les bureaux partagés, ces espaces qui regroupent des salariés de différentes entreprises, représentent également une solution intéressante. Ils permettent aux salariés de travailler à proximité de leur domicile, dans un espace mis à disposition par leur entreprise, avec une réelle souplesse. Cette solution va dans le sens de la réduction des surfaces de bureaux. En revanche elle implique des contrats de location supplémentaires, ce qui augmente les charges de l’entreprise - pas toujours idéal d’un point de vue comptable.
Enfin il existe d’autres solutions complémentaires, comme celle que nous proposons chez WhizzSearch, qui consistent à monter pour les salariés de l’entreprise un panel d’offres visant à répondre au mieux au besoin de logement à proximité avec le lieu de travail. Je voudrais souligner que ces trois types de solutions sont complémentaires pour l’entreprise et doivent idéalement être abordées comme trois piliers de la même démarche.

Les entreprises sont-elles toutes également confrontées au problème du logement de leurs salariés ?
AL : Les grandes entreprises sont tout aussi concernées que les PME. Certains secteurs le sont peut-être davantage, notamment ceux où les horaires sont décalés (la restauration, l’hôtellerie, la grande distribution par exemple). Dans la mesure où chaque entreprise de 20 salariés ou plus doit payer la PEEC1, qui est déterminée en fonction de sa masse salariale, on comprend que les plus petites entreprises soient démunies dans leur pouvoir de négociation avec le collecteur, notamment dans une demande de logement social pour un collaborateur. Elles n’ont pas le même poids, et ne jouissent pas forcément de la même écoute.
Par ailleurs la question du logement a longtemps été, soit soigneusement évitée par peur de mettre en route un « engrenage » vis à vis des organisations syndicales, soit abordée uniquement pour les cadres, dans une optique de relocation. Aujourd’hui il s’agit d’un enjeu qui touche l’ensemble des salariés et l’ensemble des entreprises.

Comment l’offre de WhizzSearch répond-elle à cette problématique ?
AL : Notre offre s’adresse à tout type d’entreprise et répond aux enjeux de logement liés au recrutement, au bien-être des salariés ou encore, par exemple, au déménagement d’une entreprise. Nous agissons comme intermédiaires entre les professionnels de l’immobilier et l’entreprise, pour laquelle nous mettons en place une plateforme personnalisée. Celle-ci permet aux salariés de trouver un choix de qualité pour leurs recherches de logement, à l’achat ou à la location, et ce, à moindre coût.
Nous avons noué des partenariats avec des collecteurs, avec des chambres de commerce et avec un grand nombre d’acteurs du parc privé. Nous veillons à ce que la recherche inclue un maximum d’informations qualitatives sur le bien, mais également sur tout son environnement (la qualité des écoles par exemple). Bien plus qu’un simple appartement, le salarié peut ainsi faire un vrai choix de lieu de vie.

Ali Lemmouchi est diplômé de l’Ecole Nationale supérieure des Arts et Métiers. Il a réalisé la première partie de sa carrière professionnelle dans le conseil en RH et Systèmes d’Informations. Il a créé WhizzSearch en 2011 pour répondre à la problématique RH qu’engendre le logement des employés. La société emploie aujourd’hui 8 personnes.

 

Pour aller plus loin :
Etude Regus/Orange/Caisse des Dépots sur les gains de productivité liés à la flexibilité du lieu de travail
Le site de Technologia
Le site de WhizzSearch
Etude du Credoc pour le Medef sur le logement des salariés (2012)


1 PEEC : Participation des employeurs à l’effort de construction. C’est le fameux « 1% logement » devenu 0,45% en 1992. L’entreprise verse 0,45% de sa masse salariale à un Collecteur, organisme habilité à recevoir ces sommes pour le financement d’opérations de construction. Les collecteurs sont en situation de concurrence.