Face aux mauvais chiffres de l’absentéisme et face à la proposition décriée du gouvernement pour les améliorer, le débat est ouvert. La Confédération des PME y participe activement avec 11 propositions.
Selon le 10e baromètre de l'absentéisme et de l’engagement d’Ayming, l’absentéisme a enregistré une augmentation de 4,72 % en 2017 par rapport à 2016, poursuivant ainsi sa mauvaise tendance à la hausse. Ce baromètre annonce sur 2017 près de 17,2 jours d'absence par salarié. Des chiffres à moduler toutefois, selon la taille de l’entreprise et son statut public ou privé. Ainsi, dans les TPE et PME, l’absentéisme est plus modéré mais son impact parfois plus grave, car presque tous les postes sont clés.
La nouvelle n’a pas fait échappé au gouvernement, soucieux d’en limiter l’impact financier pour l’Assurance Maladie. Le premier ministre Edouard Philippe a donc évoqué la possibilité, comme mesure dissuasive, de faire financer directement par les entreprises la prise en charge du 4ième au 7ième jour des arrêts maladie. Le tollé des organisations patronales a mis une croix sur cette idée, ouvrant ainsi un vrai débat où les organisations syndicales de salariés comme d’employeurs se sont invitées.
Au titre de sa contribution à ce débat, la CPME (Confédération des PME) a établi une liste de 11 propositions, misant sur la responsabilisation des salariés et des employeurs. Par exemple : Permettre aux employeurs la mise en place de système de rémunération récompensant l’assiduité ; Ou encore leur donner accès à des informations sur la cause des arrêts, tout en respectant le secret médical, pour leurs permettre d’améliorer si besoin les conditions ou l’environnement de travail dans leur établissement. En janvier 2018, un test dans ce sens a déjà effectué auprès des grandes entreprises. D’autres propositions de la CPME visent la lutte contre les abus, comme un renforcement des contrôles de la Sécurité Sociale ou encore l’intervention de ses médecins conseils en cas d’arrêts successifs.
Les concertations et les négociations entre l’Etat et les organisations devraient aboutir à des décisions concrètes au printemps 2019.
Bon à savoir : La contre-visite en cas de doute sur un arrêt maladie. Aujourd’hui, tout dirigeant peut, s’il doute de la légitimité d’un arrêt maladie, demander une contre-visite médicale par le médecin de son choix. Attention toutefois, cette requête n’est légale et possible que si la TPE ou la PME maintient durant l’arrêt maladie la totalité ou une partie de la rémunération du salarié concerné. Si après examen, le médecin délégué par l’entreprise constate que l’état de santé du salarié ne nécessite pas ou plus d’arrêt de travail, le dirigeant n’est plus tenu de maintenir le versement de sa rémunération.