Haute-Savoie HABITAT a mis en place son baromètre du bonheur au travail en janvier 2016, qu’elle a appelé le BATomètre. Lucile Van de Velde, responsable du pôle communication, innovation et marketing de l’OPH, nous raconte la genèse du projet, et en présente les premiers résultats.
Créé en 1929, propriétaire de près de 19 000 logements, l’OPH de Haute-Savoie compte 250 collaborateurs. Engagée dans une démarche d’entreprise libérée pour améliorer le bien-être des salariés en même temps que leurs performances, Lucile Van de Velde, responsable du pôle communication, innovation et marketing, nous explique comment l’organisme a mis en place son BATomètre pour mesurer le bonheur au travail.
Libérer l’entreprise, engager les salariés »
En juin 2013, nous avons lancé un projet stratégique d’entreprise nommé « Cap Confiance », l’objectif principal étant de renforcer la confiance qui existe avec l’ensemble de ses parties prenantes dont les salariés. Il consistait à faire un état des lieux et à proposer des solutions sous forme de préconisations.
En 2015, nous sommes allés plus loin et nous avons adhéré au concept d’entreprise libérée. Dans ce type d’organisation, les sachants sont ceux qui font, et les groupes de travail sont libres de leurs décisions. Une grande aventure où l’on avance pas à pas, et où les collaborateurs, leurs attentes et leur participation tiennent évidemment une place centrale - qui dit entreprise libérée, dit salariés engagés, et bien dans leur travail.
Lire aussi : La liberté, ça marche
Nous avons décidé de suivre l’évolution du bonheur au travail de nos collaborateurs, et avons lancé le BATomètre en janvier 2016.
Libérer la parole »
Chaque mois, nous envoyons l’enquête par e-mail à tous les agents, y compris les emplois d’avenir. Il s’agit d’un questionnaire très court (une minute chrono !), et visuel : il se compose de smileys qui correspondent à des notes de 0 à 10. Nous mesurons ainsi dans le temps les progrès accomplis ou les difficultés à surmonter, sur 3 points : l’ambiance au travail, le bonheur au travail et le bonheur global.
Le questionnaire comprend également deux questions ouvertes aux idées et remarques de nos collaborateurs. Pour donner un exemple concret, dans l’une des premières enquêtes, un salarié s’était plaint de devoir rester assis face à son écran d’ordinateur toute la journée : il a proposé d’installer un tapis de marche dans son bureau. Son manager et la DRH ont accepté sa demande, et voici plus d’un an qu’il travaille en marchant.
Mesurer le bonheur de chaque équipe »
L’enquête n’est pas obligatoire, chacun est libre d’y répondre ou non. Elle n’est pas non plus anonyme : chaque manager a accès aux résultats de son équipe, ce qui lui permet d’étudier leurs suggestions, de mieux communiquer, et de résoudre les problèmes éventuels. Nous faisons même un zoom sur les équipes « plus » et les équipes « moins » (heureuses), pour que les managers puissent échanger sur leurs pratiques respectives, et s’inspirer les uns les autres.
Définir un but précis »
Si j’ai un conseil à donner aux entreprises qui souhaitent mettre en place un baromètre du bonheur, c’est de définir des objectifs précis, et de décider, avant toute chose, de l’utilisation des résultats. Il faut également faire attention à ce qu’il ne serve pas de défouloir – une des raisons pour lesquelles le questionnaire n’est pas anonyme. Même s’il peut y avoir des réticences au début d’un tel projet, des appréhensions quant au jugement des autres, ce baromètre résolument opérationnel s’avère vraiment utile à toutes les parties prenantes de l’entreprise.