Jugé révolutionnaire, au même titre que les blockchains et l’intelligence artificielle, l’IOT, ou Internet des objets, est un domaine en plein essor, porté par de nombreuses startups françaises (cocorico) et capable d’améliorer aussi le quotidien des TPE et PME.
De même que les petites entreprises doivent s’intéresser aujourd’hui à certaines blockchains et aux applications de l’intelligence artificielle à même d’optimiser des pans de leur activité, elles doivent aussi se pencher sur le berceau de l’IOT (Internet Of Things). Un berceau où le bébé grandit depuis une bonne dizaine d’années, stimulé par ces nombreuses marraines : des startups, principalement, qui se partagent le marché.
Traduit par « Internet des objets » ou « Objets connectés », le concept de l’IOT englobe l’ensemble des technologies – capteurs, réseaux de transition de données (Wifi, Bluetooth Internet, Sigfox…), logiciels de traitement des données captées… - qui permettent à des objets physiques de communiquer avec des logiciels : leur donner des informations et recevoir des ordres.
Des applications grand public mais aussi professionnelles
Les exemples dans la vie quotidienne ou dans certains secteurs professionnels sont de plus en plus nombreux : Montres ou bracelets connectés qui mesurent l’activité physique de leur porteur, équipements de domotique pour ajuster les températures ou l’éclairage en fonction de l’occupation des pièces, capteurs utilisés en agriculture pour mesurer l’hygrométrie des champs et déclencher des arrosages automatiques, etc.
Dans son essor, et surtout grâce à sa démocratisation économique, l’IOT touche aujourd’hui aussi les TPE et PME. A tel point que le Medef se propose de les accompagner dans cette « révolution » (Voir encadré). Voici notamment 4 exemples d’applications qui démontrent l’apport de ce concept.
Des économies d’énergie dans les bureaux et les ateliers
Parmi les startups impliquées dans le développement des objets connectés, la bordelaise iCSpot s’attaque au problème de la consommation d’énergie dans les bâtiments. Sa solution, un ensemble de capteurs connectés à un tableau de bord et une application mobile, permet de suivre les consommations des bureaux et ateliers en temps réel. Elle envoie automatiquement aux occupants des alertes ou des recommandations (comme de baisser le chauffage, si la fenêtre est ouverte) et permet au dirigeant de visualiser ses consommations et de les réduire avec des petits gestes tout simples de ses salariés. Promesse de la startup : une baisse comprise entre 15 et 20% de la facture énergétique. A noter, sur le même créneau : la montpelliéraine Sensing Labs.
Maintenance prédictive pour les TPE et PME de production
Les TPE et PME qui opèrent dans la production industrielle craignent plus encore que les grandes entreprises les coûts engendrés par les problèmes survenant intempestivement sur une chaîne. Grâce à l’IOT, il est désormais possible de disposer de solutions intelligentes de maintenance prédictive, avec capteurs connectés sur les machines, qui détectent en temps réel tout anomalie (par exemple une vibration anormale d’un moteur), susceptible de s’aggraver. Sur ce créneau, la solution Maintenance Factory de la startup Cym, basée à Nanterre, même si elle séduit les grands comptes, s’adapte aussi au budget des TPE et PME.
Visibilité pertinente en logistique et transport
Il est désormais très facile, grâce à l’IOT, de suivre en temps réel le positionnement des véhicules de fonction de la société, vélos partagés inclus le cas échéant, ou encore d’appareils de levage utilisés dans les ateliers. Mais la palme, dans le domaine de la logistique et des transports, revient à la startup marseillaise Traxens. En plein envol, grâce à ses containers connectés, elle a tout pour séduire aussi les PME ou TPE faisant de l’import-export. Son innovation permet en effet de savoir où se trouve le container, à tout moment, en mer comme sur terre, mais aussi s’il subit des chocs, quand et où il a été ouvert, etc. Bref, une vraie petite nounou qui veille sur la cargaison.
Demain, la prévention des troubles musculosquelettiques des salariés
Parce que dans le domaine de l’IOT les innovations s’enchaînent, la startup bretonne e.mage in 3D teste actuellement dans de grands groupes ou institutions, sa combinaison connectée. Dotée de capteurs de mouvement, elle aide à prévenir les maux de dos des salariés qui doivent, par exemple, soulever des charges ou travailler dans des postures inconfortables. S’en suivra la mise en place d’une grille tarifaire et d’un modèle de commercialisation pour la rendre accessible au plus grand nombre de professionnels, TPE comprises !
MOOC du Medef, pour aider les TPE et PME à adopter l’IOT
Dès mars 2017, le Medef annonçait vouloir faire de la France « un champion mondial » de l’Internet des objets, d’ici à 2025. A cette fin, l’organisation patronale se donnait pour ambition d’accompagner les 100.000 TPE et PME françaises, via des programmes de sensibilisation, de formation, mais aussi d’incubation. Difficile de savoir ce que l’annonce a donné sur le terrain, mais elle a au moins engendré un MOOC (Cours en ligne) gratuit pour les adhérents. Développé en partenariat avec le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), ce MOOC de 335 heures, appelé Métamorphoses, intègre des contenus pédagogiques pour aiguiller les dirigeants de TPE et de PME dans leur transformation numérique, notamment en intégrant de l’IOT. Il est accessible sur la plate-forme de Moocs de l’organisation patronale.