Les chatbots investissent le recrutement au point de devenir des éléments constitutifs de l'expérience candidat. À condition de choisir un chatbot suffisamment évolué… et de ne pas lui confier plus qu’il ne peut en faire !
Qui répond ? L'humain ou la machine ? Avec les progrès de l'intelligence artificielle, il devient de plus en plus difficile de faire la distinction. Si bien que, après avoir révolutionné la relation avec le client, le chatbot commence à bouleverser le monde du recrutement.
Simplification et présélection
Chatbot pour chat (discussion) et bot (robot). Cet assistant virtuel est capable de converser de manière automatisée, à travers des applications telles que Messenger ou WhatsApp. Il peut se contenter de délivrer des informations en mode questions/réponses. Le chatbot processuel déroule quant à lui une séquence, par exemple la prise de rendez-vous. Enfin le chatbot décisionnaire utilise un algorithme plus sophistiqué qui lui permet de répondre à des questions complexes, d'orienter les utilisateurs, voire d'administrer des tests.
Ce nouveau canal de discussion est un moyen de toucher davantage de candidats, d'engager une première « conversation » avec eux et donc de réaliser une première sélection avec davantage d'informations que le simple CV. Le tout, en gagnant un temps précieux.
Un élément de l'expérience candidat
C'est aussi un élément de l'expérience candidat. En effet, le chatbot est capable de répondre aux questions des candidats, de les orienter vers une offre d'emploi, de leur présenter l'entreprise de manière dynamique (en particulier avec des vidéos) et d'enregistrer leur candidature. Il facilite ainsi le premier contact avec la société et simplifie le parcours des prétendants à l'emploi, premier critère d'une expérience candidat réussie.
Pour se donner une image plus moderne, Elior, le spécialiste de la restauration collective, confronté à des difficultés à recruter, a ainsi utilisé un dénommé Tim. Tim est un robot, programmé pour répondre à toutes les questions sur les processus de recrutement, les valeurs de l'entreprise, la politique de promotion interne, et qui va jusqu'à proposer une sélection d’offres d'emploi correspondant au profil de l'internaute.
Cerise sur le gâteau,le déploiement des chatbots est extrêmement simple ; l’échange passe par un SMS, une application de messagerie, un email, ou le site web de l’entreprise.
Principale limite : les relations humaines…!
Certains émettent toutefois des réserves, technologiques pour commencer. Faute d'une phase d'apprentissage suffisante, certains chatbots se révèlent… du genre benêts ! Au point que certains bidouilleurs arrivent à les berner en repérant des mots clés et en les disséminant dans leur CV. À ne pas négliger également : le risque de piratage.
Mais au-delà, comme pour les chatbots utilisés dans la relation client, la principale limite reste… la réalité de la relation, et le risque de déshumaniser par excès de bots le lien entre le candidat et l'entreprise. Comme le disait si justement Albert Jacquard, « on peut apprendre à un ordinateur à dire Je t'aime, mais on ne peut pas lui apprendre à aimer. ».