Ressources Humaines

Quand la digitalisation favorise la mobilité géographique et professionnelle

S’éloigner de son lieu de travail n’est plus un frein à la mobilité professionnelle grâce à la digitalisation.
#Digitalisation #Télétravail #Mobilité salariés
12 avril 2021
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La crise sanitaire et le développement du télétravail ont fait évoluer les projets de mobilité géographique des salariés. Désormais, grâce à la digitalisation croissante, s’éloigner de son lieu de travail n’est plus un frein à la mobilité professionnelle. 

 

Le travail à distance a accéléré la transformation numérique des entreprises 

La mise en place du premier confinement l’a révélé de manière parfois assez brutale : le télétravail nécessite des outils numériques puissants et efficaces pour être considéré comme un mode de travail au même titre que le présentiel. En effet, tous les collaborateurs doivent avoir accès à l’espace numérique de l’entreprise pour remplir leurs missions comme s’ils étaient dans les locaux. Cette digital workplace est à la fois un espace de collaboration et de communication : 

  • collaboration dans le sens où chacun peut travailler de manière synchrone ou asynchrone sur un même document partagé  ; 

  • communication, car la plateforme permet des échanges écrits (messagerie instantanée), vocaux ou en visioconférence. 

Le travail à distance a aussi montré la nécessité de digitaliser certaines procédures. L’exemple le plus frappant concerne l’accueil des nouveaux employés (onboarding). Comment intégrer les nouvelles recrues lorsque la plupart des collaborateurs sont en télétravail et que le nouveau salarié travaille lui-même à distance ? Il a fallu mettre en place des processus utilisant les technologies numériques : envoi d’informations par mail, visioconférence d’accueil, visites virtuelles… 

Les processus de recrutement eux-mêmes se sont digitalisés : 60 % des recruteurs ont utilisé la vidéo pour faire passer leurs entretiens en 2020. Cette tendance pourrait se poursuivre même après la pandémie, car elle fait gagner du temps et évite des déplacements. Les DRH commencent enfin à intégrer l’intelligence artificielle pour effectuer une présélection des candidats, augmentant ainsi de 25 % ses chances de choisir celui qui convient (1).  

 

Le télétravail favorise la mobilité 

Parallèlement, le télétravail à grande échelle a permis aux salariés comme aux entreprises de tester le dispositif. Aujourd’hui, les uns comme les autres sont prêts à continuer le travail à distance, même lorsque la crise sanitaire sera passée. Les souhaits de postes en télétravail s’invitent ainsi dans les demandes de mobilité interne comme externe, ainsi que dans la rédaction des contrats de travail. 

La mobilité professionnelle est entrée dans les mœurs : elle est incontournable pour 64 % des Français (2), mais 25 % seulement sont prêt à aller dans une autre région de France (14 % à l’étranger). Le changement géographique est plutôt plébiscité par les salariés entre 35 et 45 ans, qui y voient une opportunité d’évoluer dans leur carrière. 

Les recrutements et donc la mobilité externe se sont ralentis en 2020, du fait de la pandémie : seulement la moitié des entreprises qui prévoyaient de recruter l’année dernière ont maintenu leur recrutement (3). L’enjeu, pour les employeurs, est donc plutôt de retenir ses salariés que d’opérer des recrutements externes. Pour cela, ils vont agir sur différents leviers, parmi lesquels la rémunération (et notamment les avantages sociaux), la flexibilité sur l’aménagement du temps ou du lieu de travail, la formation continue… 

La mobilité interne est un excellent moyen de retenir les salariés au sein de l’entreprise, mais pour cela, l’employeur doit pouvoir répondre à leurs aspirations. En effet, les motivations pour changer d’emploi sont diverses, mais on retrouve dans le trio de tête l’intérêt du poste (53 %), la rémunération plus intéressante (44 %) et les perspectives d’évolution (41 %) (4).  

Les collaborateurs sont prêts à s’éloigner des locaux de l’entreprise si 2-3 jours de télétravail sont possibles. Depuis les confinements, la possibilité d’une mutation dans des villes moyennes est ainsi mieux acceptée par les salariés, car la qualité de vie y est meilleure que dans les grandes métropoles. 

 

Une attractivité nouvelle pour les employeurs 

Aujourd’hui, la mobilité professionnelle est envisagée comme un tout, qui prend en compte les conséquences que ce changement engendre. Ainsi, l’employeur va plus facilement proposer une formation éventuelle pour l’apprentissage de nouvelles compétences, afin de permettre au collaborateur d’intégrer un nouvel emploi. Il va aussi s’intéresser à la mobilité géographique de son salarié, alors que jusqu’à présent, cette problématique relevait de la sphère familiale et privée. 

Les DRH doivent donc anticiper la mobilité afin de fidéliser et retenir les collaborateurs. Lorsqu’ils souhaitent déménager ou lorsqu’une mutation nécessite un déménagement, un projet d’accompagnement global doit leur être proposé pour faciliter le déplacement. Lorsque le collaborateur accepte une mutation dans une autre ville ou région, l’employeur peut proposer des services de conciergerie administrative. Les démarches liées au changement de domicile lui seront ainsi facilitées, diminuant ainsi les risques de voir le salarié refuser la mutation. 

Grâce à la digitalisation et au travail à distance, le recrutement devient possible hors de la zone géographique de l’entreprise. Les frontières sont abolies, élargissant les opportunités, à la fois pour le salarié et l’employeur. Le télétravail permet au futur salarié de ne pas avoir besoin de déménager pour rejoindre les effectifs de l’entreprise. L’employeur, quant à lui, bénéficie d’un vivier de candidats beaucoup plus intéressant. Pour les futurs collaborateurs, le lieu de vie et les conditions de travail sont aujourd’hui aussi importants que le salaire. 

Les entreprises ont donc tout intérêt à travailler leur marque employeur pour espérer attirer de nouveaux candidats. 95 % d’entre eux se renseignent en effet sur la société avant de postuler à une offre d’emploi.  

 

Le travail à distance, qu’il soit total ou partiel, permet aujourd’hui de s’affranchir de la localisation géographique du collaborateur. Les bénéfices sont multiples, au premier rang desquels on retrouve la diversité dans les embauches de nouveaux profils et la possibilité de mieux fidéliser les collaborateurs. 

 

 

1     https://blog.bruce.work/rh-les-6-tendances-du-recrutement-a-suivre-en-2021

2    https://www.nouvelleviepro.fr/actualite/548/la-mobilite-professionnelle-incontournable-pour-64-des-francais

3  https://www.michaelpage.fr/advice/tendances-de-march%C3%A9/emploi-recrutement-salaires-%C3%A0-quoi-s%E2%80%99attendre-en-2021

4   https://www.digitalrecruiters.com/blog/la-mobilite-interne-nouveau-levier-de-retention-des-talents.html