Fidéliser les talents est d'autant plus crucial que le recrutement se fait difficile. Pourtant, une majorité des entreprises ne semblent pas encore déployer de politique d’attraction et de fidélisation à la hauteur des enjeux.
Une étude[1]réalisée par le cabinet international de recrutement spécialisé Robert Half auprès de DG et DSI français confirme qu’il est aujourd’hui plus difficile qu’il y a 5 ans de trouver, attirer et retenir des professionnels qualifiés.
C’est que le marché français de l’emploi se porte bien pour les cadres. Les candidats sont davantage sollicités, et deviennent en parallèle plus exigeants dans leur choix de carrière. D’après le panel, 69% des directions générales estiment qu’il est considérablement plus difficile de retenir des professionnels qualifiés qu’il y a seulement 5 ans.
Alors que font les entreprises françaises pour fidéliser leurs collaborateurs ?
D’abord une bonne santé !
38% des professionnels interrogés a déclaré miser sur des programmes liés à l’épanouissement des salariés. En dehors des team buidings, la priorité est donnée à des outils « santé ». Le sport en entreprise et la prévention du burn-out constituent la majorité des initiatives.
Si 33% mentionnent la reconnaissance du travail bien fait comme initiative de fidélisation, rien n’est précisé sur l’équité des traitements, le respect ou le fait d’être apprécié par sa hiérarchie, qui figurent pourtant parmi les premiers leviers du bien-être en entreprise. Aucune initiative particulière n’est évoquée sur l’aspect managérial, ni sur le besoin d’autonomie et de responsabilité des équipes…
Former et développer les compétences
Dans le cadre de leur politique de fidélisation, 37 % des décisionnaires interrogés déclarent investir dans le développement et la formation continue. Un chiffre qui parait là-aussi bien faible : les métiers évoluent et il est plus fondamental que jamais de donner de nouvelles compétences à ses collaborateurs. Bon pour l’entreprise, pour le service… et aussi pour l’employabilité de chacun. Mais que font les 63% restants ?
Encourager l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle
Parmi les initiatives de fidélisation les plus valorisées : 38 % du panel considèrent l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle comme un élément propre à attirer et retenir les talents. Il est important de démontrer que la société a conscience de la vie des collaborateurs en dehors du travail. Un salarié dont la charge de travail est une source de problèmes dans sa vie personnelle quittera l’entreprise plus vite !
Pour 33% des dirigeants interrogés, la possibilité de télétravailler ou encore la flexibilité des horaires constitue également un facteur de fidélisation.
Les avantages peuvent faire la différence
Aurélia Pavillon, directrice Robert Half Aix en Provence souligne : « Dans le contexte actuel de guerre des talents, les entreprises doivent faire preuve de créativité pour attirer, et surtout conserver leurs meilleurs éléments. A l’évidence, si l’aspect rémunération conserve son attrait, il n’est plus un élément déterminant, les avantages sont attentivement regardés et peuvent faire la différence. Les talents veulent des missions qui ont du sens dans un environnement de travail positif. L’épanouissement et la satisfaction sont davantage revendiqués en entreprise et profitent à l’ensemble de l’organisation. De même les notions de flexibilité du travail et de respect de l’équilibre professionnel et personnel sont des leviers de fidélité dominants. »
Pour fidéliser les talents, les entreprises doivent se montrer plus à l’écoute de leurs salariés ,et mettre en place des mesures concrètes. Si les professionnels qualifiés attendent un salaire conforme à leurs compétences, ils vont également accorder une attention particulière au package des différents avantages offerts par l’entreprise.
[1]Enquête réalisée par un institut de sondage indépendant pour Robert Half en juin 2018 en France auprès de 302 DG et 202 DSI.