" Epidémie de grippe, téléopérateurs absents, la matinée a été difficile, et pire encore l’après-midi. Les appels en attente s’accumulaient. J'ai dû abandonner mon reporting en cours, et prendre à mon tour les appels entrants.
Vers midi et demi, on me passa Luc. Il avait fait une sauvegarde des données de son smartphone sur son ordinateur et souhaitait maintenant restaurer le système. Je lui indiquai la marche à suivre. Il raccrocha content. Cette histoire de restauration m’avait mis l’eau à la bouche. Je décidai de commander mon repas sur internet et de me le faire livrer au bureau.
J’étais plongé dans un menu quand je pris l’appel de Simon qui avait un problème avec sa carte SIM. « Problème résolu, je vous mets 20 sur 20 » me dit-il ravi. Je regardai ma carte, le plat numéro 20 était un hachis parmentier. Je cochai la case.
Profitant d'un court instant de calme j'ai consulté la page des desserts. Avant que je me sois décidé, on me mit en ligne avec Pascal. Il ne voulait pas que l’historique de sa navigation sur le web soit utilisé à des fins commerciales. Je lui expliquai comment supprimer tous les cookies. Ca l'a fait rire. « Je suis pâtissier. Je fais les meilleurs cookies de la ville » m’expliqua-t-il. J’en ajoutai un à mon panier.
J’allais cliquer sur « payer ma commande » quand je fus mis en relation avec Sylvain, de Bordeaux. Lui avait manifestement meublé le temps d’attente en descendant une bonne bouteille. J’ajoutai une eau minérale à mes achats, et payai ma commande, livrée 35 minutes plus tard.
Ces contacts n'avaient peut-être pas été particulièrement inspirants… mais au moins ils avaient inspiré mon menu. Une île flottante de bonheur, au milieu d’une journée de stress dont je me sortais comme un chef.