Appelés feel good managers ou chief happiness officers, ces collaborateurs en charge du bien-être des équipes fleurissent dans les entreprises françaises. Comment interviennent-ils ?
M. Bonheur est né dans la Silicon Valley, chez Google, au début des années 2000. Ce nouveau métier de responsable du bonheur ou du bien-être (en anglais, feel good manager ou chef happiness officer) y a en effet été créé par l’un de ses employés, un certain Chade-Meng Tan, ingénieur de métier… aujourd’hui reconverti dans la méditation. Le hasard n’existe pas.
Au service du mieux-être
Le concept peut faire sourire : comment donc, on se soucierait de notre bonheur au travail ? Eh bien oui, car le bien-être serait une condition nécessaire à notre performance aux dires de nombreuses études. Le phénomène a ainsi essaimé jusqu’en France, d’abord dans les start-up, puis dans les PME et aujourd’hui les plus grandes entreprises, tous secteurs confondus.
En pratique, leur rôle consiste d’une part à mettre en œuvre des conditions et une atmosphère de travail favorisant le bien-être des collaborateurs et d’autre part, à se préoccuper de questions très diverses telles que l’aménagement de l’espace et du temps de travail (mise en place du télétravail, simplification organisationnelle, services additionnels, etc.).
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Souder les équipes
Partant du postulat que pour être heureux, il faut vivre en harmonie avec son équipe, il appartient au CHO d’organiser des activités ludiques de groupe : team building, ateliers de créativité, concours internes, voire des activités externes, etc.
Ce poste est généralement rattaché aux ressources humaines ou à la direction, mais pas toujours. Dans certaines entreprises, la fonction est assurée par roulement. C’est le cas, par exemple, dans la start-up MédecinDirect qui désigne un CHO différent chaque mois. Sa mission : organiser une activité en fin de journée comme de l’escalade sur bloc, un concours de blagues ou un apéritif dans un bar… Les collaborateurs ne sont bien entendu pas tenus d’y prendre part : pas de contrainte, du plaisir avant tout.
Trouver sa place
Les grandes entreprises voient dans le feel good management un moyen de répondre à diverses problématiques : prévention des risques psychosociaux, management, motivation des collaborateurs, santé au travail, avec en ligne de mire une meilleure productivité. Mais c’est aussi une manière d’attirer les talents et de les fidéliser.
Pour autant, certains s’interrogent sur la sincérité de la démarche : il ne faudrait pas que la présence d’un feel good manager cache une réalité moins joyeuse. Pour que cette fonction puisse réellement produire des effets, il est préférable qu’elle soit rattachée à la direction, afin d’influencer la politique de ressources humaines de l’entreprise et avoir un impact sur le long terme.