Encore peu répandu, le travail à(ou en) temps partagé propose pourtant une bonne alternative lorsque le temps plein est impossible. Solution qui s’inscrit dans un cadre bien légalisé et bénéficie de nombreuses structures facilitatrices.
Il aura fallu près de 10 ans à cette loi du 2 août 2005 sur l’emploi à temps partagé pour que celui-ci s’impose très doucement dans les petites entreprises et pour qu’enfin un baromètre annuel permette de suivre son adoption.
Et pourtant, dans le cas de la restauration, elle pourrait résoudre au moins deux problèmes de fond: la difficulté à recruter; Et le manque de moyens pour embaucher à temps plein des compétences rares, par exemple, développeur, «community manager», pour ceux qui veulent se «digitaliser» mais aussi des compétences plus classiques comme comptable ou commercial.
En quoi consiste exactement le travail en temps partagé?
Tout simplement à recruter des collaborateurs qui vont mettre leurs compétences à disposition de plusieurs employeurs. Par exemple, un chef qui partage son temps entre deux établissements, l’un ouvert le midi au milieu d’une pépinière d’entreprises, l’autre le soir en centre-ville.
Pour le salarié, se partager permet de trouver plus rapidement un emploi, tout en bénéficiant en fin de mois d’un salaire à la hauteur de ses savoir-faire et prétentions. Pour l’employeur, l’avantage est de pouvoir bénéficier ainsi d’un salarié expérimenté a priori peu disposé à ne travailler qu’à mi-temps.
Dans le cas d’un comptable ou d’un «community manager», dont la charge de travail dans l’entreprise ne serait que d’un jour par semaine voire moins, le travail en temps partagé est encore plus pertinent.
Que doit faire un employeur pour embaucher un salarié en partage ?
Rien de bien compliqué car des structures efficaces se sont développées pour faciliter le parcours aux employeurs comme aux salariés.
Possibilité numéro 1: recourir à une association de travail en temps partagé.
Ces associations, réparties sur tout le territoire, s’appuient sur une fédération, la FNATTP (Fédération nationale du travail en temps partagé). Son site permet de trouver l’association la plus proche avec toutes ses coordonnées. Son rôle consiste à aider le restaurateur à recruter en partage grâce à un vivier de compétences.
Possibilité numéro 2: se rapprocher d’un groupement d’employeurs.
Ces groupements sont aussi organisés en fédération nationale, la FNGE (Fédération Nationale des Groupements d’Employeurs). Un peu plus contraignante que l’association, elle impose de s’impliquer dans un groupement existant sur son territoire ou encore de créer, avec des entreprises voisines par exemple, son propre groupement, sous la forme d’une association ou d’une coopérative. Le groupement prend en charge la gestion des contrats de travail et des salaires des collaborateurs partagés. La FNGE offrant bien évidemment son aide et ses conseils dans toutes les démarches de ses adhérents.
Possibilité numéro 3: s’adjoindre les services d’une entreprise de travail à temps partagé (ETTP).
Consacrées par la loi du 2 août 2005, les ETTP ont pour vocation de fournir à leurs clients ou «entreprises utilisatrices» selon les termes légaux, des salariés en temps partagés. Ces derniers sont envoyés en mission, dans le cadre d’un contrat signé entre le restaurateur et l’ETTP. Cette dernière agit comme une entreprise d’Intérim mais pour des missions en temps partagé.
Possibilité numéro 4: recruter directement dans le cadre d’un contrat de travail à temps partiel… mais en aidant son salarié à compléter ses revenus avec un second emploi.
Comment? Grâce à l’appli Job Hopps. Préconisée par Pôle Emploi, elle permet de pister les postes disponibles à temps partiel et à proximité, grâce à la géolocalisation.