La réduction des émissions de gaz à effet de serre représente l’une des problématiques majeures auxquelles notre société est désormais confrontée. Puisqu’il permet de réduire le nombre quotidien de déplacements entre le domicile et le lieu de travail, le télétravail s’impose tout naturellement comme une solution à explorer. Constitue-t-il cependant la seule réponse valable ?
Une réponse aux enjeux environnementaux ?
En France, les déplacements domicile-travail s’effectuent aujourd’hui encore majoritairement en voiture particulière. Une enquête réalisée par l’Insee révèle ainsi que plus de 70% des Français utilisent leur automobile pour rejoindre leur entreprise. D’un point de vue environnemental, cette situation pose question. Avec une émission moyenne de 166 grammes de CO2 par kilomètre (g.CO2/km), la voiture non électrique reste de loin le moyen de transport commun le plus polluant, loin devant le train (5,2g.CO2/km), le tramway (3,0g.CO2/km) ou le bus (96,6g.CO2/km).
Dans ce contexte, le développement du télétravail pourrait permettre de réduire le nombre de déplacements quotidiens effectués en voiture et de diminuer les émissions de gaz nocifs pour la planète. Selon une étude menée par l’Ademe, avec 35% des actifs en télétravail ponctuel, les déplacements en France se trouveraient réduits de 2,4%, ce qui équivaudrait à environ 3 200 tonnes d’émissions de CO2 en moins par semaine.
Les interrogations suscitées par le télétravail
Si la mise en place du travail à distance réduit mécaniquement le nombre de déplacements, il encourage également les salariés à augmenter leurs déplacements personnels. Une étude récemment publiée au Danemark révèle ainsi que le recours au télétravail avait permis de réduire les déplacements professionnels d’environ 105 km par semaine et par personne. Dans le même temps, il avait par ailleurs occasionné 77 km de déplacements personnels supplémentaire. D’un point de vue environnemental, l’avantage procuré par le télétravail en entreprise n’est donc peut-être pas aussi évident qu’espéré. C’est d’autant plus vrai si l’on prend en compte les coûts énergétiques liés à pareil mode d’organisation de travail. Pensons par exemple à l’achat ou à la location de serveurs web, par nature énergivores ou la mise en place d'outils pour rester en contact avec ses collègues.
Le travail à distance nécessite en outre que l’entreprise respecte un certain nombre de dispositions légales, qui peuvent constituer de véritables freins à son développement. Il est enfin inenvisageable d’instaurer partout le télétravail, certaines activités ne pouvant simplement pas être réalisées à distance faute d'espace dédié et d'outils nécessaires à l'exercice de leurs fonctions.
Écologie, des solutions alternatives au télétravail existent
Les entreprises françaises disposent d’autres leviers que le télétravail pour diminuer l’impact environnemental des déplacements de leurs salariés. Promulguée en décembre 2019, la loi d’orientation des mobilités (LOM) encourage par exemple les entreprises à développer de nouvelles stratégies de transport pour leurs collaborateurs. L’idée directrice ? Accroître le bien-être des travailleurs français, augmenter leur pouvoir d’achat et favoriser le développement des moyens de transport responsables. Le covoiturage, le vélo électrique et les véhicules proposés en libre-service ou en free-floating sont ici clairement visés.
Mis en place par Edenred, Ticket Mobilité permet aujourd’hui aux entreprises de financer annuellement à hauteur de 400€ les frais de déplacement de leurs salariés. Reprenant les grands principes de Ticket Restaurant, cette solution novatrice facilitera par exemple l’acquisition d’un véhicule propre (trottinette, VAE, gyroroue). Il favorisera également l’utilisation de modes de transport moins polluants que la voiture, comme le covoiturage et l’autopartage.
Conclusion
Si le travail à distance permet bel et bien de réduire les émissions de GES – dans des proportions moindres qu’on ne serait en mesure d’espérer –, il ne saurait cependant répondre à lui seul aux enjeux écologiques actuels. Pour les entreprises, la lutte contre l’autosolisme et le développement des mobilités douces semblent également des réponses parfaitement adaptées.