En France,26 millions d’actifs se déplacent quotidiennement pour rejoindre leur travail. Si les enjeux diffèrent en périphérie, en ville et en zone rurale, un constat s’impose : la qualité du transport demeure l’une des sources de préoccupation majeures des Français.
L’autosolisme et les enjeux qu’il soulève
La voiture individuelle demeure aujourd’hui le moyen de transport de référence des travailleurs français, puisqu’elle est utilisée quotidiennement par 70% des salariés dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, moins bien desservies par les offres en transports en commun, cette proportion atteint le seuil des 80%.
Cette situation pose problème, l'automobile n’étant pas seulement le véhicule revenant le plus cher aux actifs, mais aussi le moyen de transport le plus polluant du marché. Selon les données publiées dans un article de l’Ademe, une voiture évoluant en milieu urbain émet en moyenne plus de 200 grammes de CO2 par passager et kilomètre. Pour les bus de province et les deux-roues motorisées, les émissions s’élèvent respectivement à 132,1 gCO2 et 110,7 gCO2. Les tramways, les transiliens et les métros n’émettent quant à eux pas plus de 5 gCO2. Malgré cela, la voiture reste le mode de transport privilégié pour aller au travail.
Le confort, l’indépendance et la praticité procurés par l’automobile pour se déplacer expliquent en grande partie la position dominante qu’elle occupe aujourd’hui encore en France.
Les transports en commun, des résultats variés
On compte environ 15% des travailleurs utilisant chaque jour les transports en commun pour se rendre à leur bureau. Le maillage du réseau n’étant ni uniforme ni satisfaisant sur l’ensemble du territoire, l’on constate cependant de fortes disparités selon le lieu d’habitation.
Dans les communes de 5 000 à 10 000 habitants, les transports en commun ne sont ainsi empruntés que par 8,1% des salariés. Ce chiffre atteint la barre des 35% pour les villes de plus de 100 000 habitants. À Paris, ils sont utilisés par près de 65% des actifs
Si les trains, bus et autres tramways présentent l’avantage d’être moins polluants que la voiture, ils sont également les moyens de transport les moins appréciés. À titre d’exemple, 55% des usagers réguliers du train et du RER jugent désagréables leurs déplacements domicile-travail
En ville comme en zone rurale, les mobilités douces se développent
En ville, en périphérie des métropoles comme en milieu rural, de plus en plus de Français ont aujourd’hui recours à des modes de transport alternatifs, plus respectueux de l’environnement que la voiture. C’est à cette utilisation exponentielle des e-EDP (Engins de Déplacement Personnel Électriques) que renvoie la notion de mobilité douce.
Parmi les plus utilisés d’entre eux :
- Le vélo à assistance électrique,
- La trottinette électrique,
- La gyroroue.
Ces véhicules soulignent le besoin d’indépendance et de flexibilité des travailleurs français. Ils témoignent également de l’attention portée par les salariés aux enjeux écologiques.
L’utilisation de ces e-EDP varie bien évidemment en fonction du lieu d’habitation. Dans les grandes villes, ils se substituent volontiers à la voiture et aux transports en commun ou même la marche à pied pour gagner du temps sur les trajets de courtes et de moyennes distances. Dans les milieux ruraux, ils sont plébiscités pour les premiers et derniers kilomètres d’un trajet long, en complément d’un mode de transport plus traditionnel. Ils attestent alors de l’émergence d’un rapport nouveau au déplacement : la mobilité multimodale.
Devant l’urgence environnementale que notre société affronte aujourd’hui, l’autosolisme pose question. En encourageant les Français à faire un usage plus raisonné de leurs voitures et les entreprises à développer des stratégies de transport alternatives pour leurs salariés, la LOM tente désormais d’y répondre. La popularité croissante des NVEI indique qu’un changement est sur le point de s’opérer. Le thème de la mobilité des salariés pour se rendre au travail a d'ailleurs été intégré aux autres sujets traités tous les ans lors des NAO.