Quel a été l’élément déclencheur de votre passage à la carte ?
Michel Carlier - Chez Orange, les CSE qui sont en principe en charge de la restauration collective l’avait délégué à la Direction qui considérait que la restauration collective interne suffisait (les cantines). Or, ces dernières années nous avons constaté des changements structurants au sein de l’entreprise : la concentration des bâtiments tertiaires a éloigné nos personnels (en intervention client, des boutiques) des cantines, la disparition des cantines internes au profit de RIE externes, la signature d’un accord sur le télétravail dès 2013, la mise en place de nouveaux modes d’organisation du travail, une politique immobilière qui a intensifié le développement des flex office notamment et la volonté d’accélérer la digitalisation de nos activités. Parallèlement à ces changements, les attentes des salariés ont aussi évolué avec une demande forte d’un rééquilibrage vie privée/vie professionnelle et la prise en compte de nouveau mode de consommation alimentaire.
Les salariés ne sont plus sur leur site 5j/5, la durée de la pause déjeuner s’est considérablement réduite et les salariés veulent être libres de choisir le mode de restauration qui sera le plus adapté à leur organisation quotidienne de travail et leurs choix alimentaires.
Nous avions anticipé les conséquences de tous ces changements bien avant la crise sanitaire. Notre CSE et toutes les prestations proposées étaient déjà accessibles digitalement et nous avions posé dès la fin 2018 les bases du choix de son mode de restauration auprès des salariés de notre périmètre. Dans ce contexte le développement de la carte Ticket Restaurant nous a paru évident.
Comment s’est passée la mise en place de la carte Ticket Restaurant ?
M.C - Nous avons équipé tous nos personnels de la carte Ticket Restaurant, ils avaient le choix de l’activer ou pas sur la base des 3 modes de financement de la restauration que nous leur proposions :
- l’usage du Ticket Restaurant à 100 % ;
- la possibilité d’avoir des Tickets Restaurant pour les jours télé travaillés pour les salariés ayant signé une convention de télétravail (avec un accès à la restauration collective les autres jours);
- l’utilisation de la restauration d’entreprise à 100 %.
Un bon tiers de nos collègues n’attendaient que cela car ils n’allaient jamais à la cantine. Ils ont été de bons ambassadeurs. Pour les autres, l’acculturation s’est faite progressivement en découvrant au fur et à mesures les avantages qu’ils pouvaient en retirer.
Notre volonté n’est pas d’opposer la restauration collective aux Tickets Restaurant mais de laisser une liberté de choix. Au début, beaucoup de restaurant d’entreprise (internes ou externes) n’acceptaient d’ailleurs pas le paiement par carte Ticket Restaurant. Avec le Bureau de notre CSE et les membres de la commission restauration nous avons tenté de les convaincre. Presque la totalité des RIE (ou restaurants externes) ont compris que c’est un incontournable.
Lorsque la crise sanitaire a éclaté, tous nos salariés ont été mis en télétravail. Nous nous sommes très rapidement adaptés à cette situation inédite et avons fait le choix de sauvegarder au maximum le pouvoir d’achat de nos collègues. En 48h nous avons activé les cartes Ticket Restaurant encore inactives pour que nos 3 500 puissent en bénéficier.
Nous avons accompagné ce changement d’habitude : nous avons tout d’abord fait un état des lieux pour distinguer les collègues qui avaient une solution de restauration à proximité de leur site principal et ceux qui n’en disposaient pas du tout. Nous avons ensuite organisé plusieurs réunions par site pour expliquer l’intégralité de notre démarche et présenter ce qui était pour certain une véritable révolution dans leurs habitudes. Ensuite, c‘est beaucoup de pédagogie et une communication régulière sur le sujet.
Quels changements avez-vous pu observer avec le recul ?
M.C - Finalement, le temps d’adaptation à ce nouvel usage a été plus court que ce que nous imaginions. La digitalisation n’a pas vraiment été un sujet parce qu’elle était déjà en place au sein de notre CSE.
La période de confinement a fait apparaitre de nouveaux usages chez les personnels revenant occasionnellement sur le lieu de travail comme la livraison sur site via les grandes plateformes. Dans ce cadre, l’acceptation de la carte Tickets Restaurants a été fortement appréciée.
Nous sommes définitivement passés à une autre ère concernant la pause déjeuner. Lors de nos échanges avec les salariés, nous constatons que pour nombre d’entre eux, il n’y aura pas de retour arrière au regard de la liberté et de souplesse procurées.
Quels avantages en retirez-vous ?
M.C - In fine, pour beaucoup la carte permet une souplesse (notamment dans la possibilité de payer des montants inférieurs à un Ticket papier sans perdre le solde) et une liberté nouvelle.
Lorsque nous présentons cette solution aux nouveaux arrivants ils sont à la fois surpris par la simplicité et la modernité du système et très enthousiastes à l’idée d’en bénéficier. C’est une vraie plus-value pour un CSE et qui peut être déployée rapidement à un coût raisonnable.
Quels sont les retours que vous avez pu avoir de vos collaborateurs ?
M.C - Le maitre mot qui revient régulièrement dans nos échanges avec les personnels, c’est la simplicité, d’accès, de commande, de suivi et d’utilisation.
Nombre d’entre eux ne savaient pas que l’on pouvait payer une partie de ses courses alimentaires avec la carte. Cela a été une bonne surprise. Via l’application MyEdenred les restaurateurs qui acceptent la carte Ticket Restaurant sont identifiables. On peut aussi connaitre le suivi du solde ce qui facilite la vie.
Nous formaliserons un questionnaire auprès de nos collègues afin de comprendre ce qui fonctionne bien ou pas et pourquoi. Cela nous permettra d’adapter nos propositions et prestations et peut-être même de faire évoluer les usages et le champ des possibles avec cette carte Ticket Restaurant.
Nous remercions Michel Carlier pour le temps qu’il nous a accordé et pour son retour sur la mise en place de la carte Ticket Restaurant au sein du CSE Orange France Siège.