Afin de répondre au besoin d’un meilleur équilibre entre la parentalité et la vie professionnelle de leurs collaborateurs, nombre d’entreprises se dotent de crèches. Une initiative d’autant plus appréciée qu’elle vient combler une pénurie de places dans les structures classiques.
93 % des salariés jugent que l’équilibre des temps de vie et la parentalité en entreprise constitue un sujet important, selon la 9ème édition du Baromètre de l’Observatoire de l’Équilibre des Temps et de la Parentalité en Entreprise (OPE) parue en juin 2017, et qui analyse les équilibres entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale. Les personnes interrogées font valoir qu’un meilleur équilibre des temps améliorerait leur vie et leur santé au travail (pour 97%), le climat social (97%), ou l’engagement personnel (96%).
Les enfants d’abord
Toujours d’après cette étude, les solutions d’accueil des enfants figurent parmi les dix mesures prioritaires ; elles comprennent les crèches, l’accueil d’urgence, les centres de loisirs… Une préoccupation naturellement plus marquée chez les parents de jeunes enfants, et manifestée plus fort encore par les mères : 77% d’entre elles (contre 65% des pères) jugent très important l’impact d’un bon équilibre des temps sur la qualité de leur vie au travail.
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Problème : ces parents se heurtent à une véritable pénurie de places en crèches. Le gouvernement précédent avait promis la création de quelque 275 000 places d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans, dont 100 000 en crèche, mais ces objectifs restent loin d’être atteints : d’après les chiffres du Haut Conseil à la famille, seules 22 600 places ont vu le jour en accueil collectif au cours du dernier quinquennat, tandis que les modes de garde individuels auraient même reculé.
Quand la bonne fée entreprise se penche sur les berceaux
Face à de telles attentes, les employeurs s’engagent de plus en plus dans la mise en œuvre de crèches d’entreprises. Conçues pour accueillir les enfants des collaborateurs jusqu’à leurs 3 ans, de manière régulière ou ponctuelle, elles peuvent être de deux sortes en fonction de la taille et des moyens de l’entreprise :
- la crèche en entreprise, logée dans les locaux et réservée aux seuls enfants du personnel ;
- ou bien la crèche inter-entreprises, solution externe d’accueil mutualisée pour plusieurs entreprises situées dans son périmètre.
Les entreprises peuvent aussi se contenter de réserver des places dans des crèches classiques, ce qui n’est déjà pas rien…
Ce service n’est bien sûr pas gratuit pour l’employé, sans pour autant excéder le coût d’une place en crèche municipale, en particulier grâce aux aides de la CAF.
Aujourd’hui bien plus encadrées qu’elles ne le furent, les crèches d’entreprise doivent disposer d’un local et de mobilier conformes à des normes de sécurité et d’éveil précises, et d’un personnel formé. La mise en place de crèches d’entreprise nécessite ainsi des moyens financiers, que certaines aides de l’Etat peuvent partiellement couvrir (crédit d’impôt famille…). La crèche d’entreprise peut être administrée directement par la société qui la met en place, ou gérée par un organisme spécialisé - le cas le plus courant, qui a le mérite de garantir un meilleur fonctionnement… et de dégager l’entreprise des soucis de gestion d’une activité fort éloignée de son quotidien !
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Tous gagnants
Pour les collaborateurs, la perspective de pouvoir confier la garde de son bébé à son entreprise facilite sans nul doute la reprise du travail après un congé de maternité ou parental. Savoir son enfant tout proche s’avère même particulièrement rassurant. Avantage non négligeable, on s’épargne désormais le stress de courir le soir pour être à l’heure à la sortie de la crèche. De l’avis même des intéressés, un vrai bonheur…, qui bénéficie par ricochet à l’entreprise : absentéisme réduit, mais aussi employés moins stressés et plus performants, sans oublier un vrai point de différence quand il s’agit d’attirer les meilleurs.