Comment mieux déjeuner ? Entre la convivialité entre collègues, où l’on n’arrive pas à se couper des préoccupations de la journée de travail, et la solitude à la cantine ou face à son sandwich, il n’est pas toujours évident de trouver le bon équilibre. Voici quelques pistes pour ouvrir les options à l’heure du déjeuner.
Un déjeuner vecteur de rencontres et d’échanges
Comment sortir des silos et faire se rencontrer des collaborateurs de manière informelle à l’heure du déjeuner, afin d’améliorer la convivialité au sein de l’entreprise ? Et même, pourquoi pas, créer une dynamique interne favorisant le principe selon lequel «certaines des meilleures idées naissent des discussions de couloir et de cafeteria, des rencontres de nouvelles personnes, des réunions d’équipe impromptues » (à en croire Marissa Mayer, PDG de Yahoo) ?
Quelques outils tout simples sont à la portée immédiate de l’entreprise et de ses collaborateurs. D’abord, il y a Never Eat Alone. Née de l’envie d’une stagiaire de ne pas déjeuner seule et de faire connaissance avec des collègues, cette application créée par Marie Schnegans, 22 ans, a déjà été adoptée par nombre d’entreprises comme Danone, Orange ou Carrefour. Elle fonctionne en interne exclusivement au sein d’une entreprise, qui doit souscrire un abonnement pour ses membres – un coût d’environ 1€ par utilisateur à en croire l’équipe. Une manière simple de créer du lien au sein de l’entreprise et de faire se rencontrer, de manière informelle, différents services. Idéal pour les grandes entreprises.
Chez Kickstarter, entreprise californienne de crowdfunding, une application développée en interne fonctionne dans le même esprit. Pour en faire profiter d’autres entreprises, elle en a mis le code à disposition en open source sur son blog – facile à mettre en place pour une équipe IT, tout simple pour faciliter les rencontres intra-entreprise à l’heure du déjeuner.
Quant aux services RH qui souhaitent améliorer les flux de communication au sein de l’entreprise, Lunchmates.org se propose de s’en faire l’outil, en ciblant spécifiquement le moment du déjeuner.
L’éloge de la solitude
A l’inverse, certains font l’éloge du repas pris seul. Tabou ? Plus tellement, à en croire le succès du restaurant néerlandais Eenmaal (littéralement « un repas »), composé uniquement de tables solo, qui fait un tabac et s’exporte sous la forme de pop-up restaurants, complets dès l’annonce de son ouverture. Pour sa créatrice : « le repas en solitaire peut être une expérience inspirante dans notre monde hyper connecté, juste parce qu’il permet de se couper de ses préoccupations ».
Un temps-mort bénéfique pour mieux repartir, en somme. Dans le même esprit, des sites internet proposent « déjeuner seul » mari les critères de recherche d’un restaurant. C’est le cas du guide Le Fooding, ou encore du site Opentable (pour l’instant essentiellement aux Etats-Unis et dans certaines capitales. Des établissements proposent de grandes tables partagées, promesse de ne pas se retrouver seul si l’envie nous prenait de discuter avec notre voisin. De la solitude recherchée et assumée à la convivialité avec des inconnus, tout est possible.
Hors entreprises, des idées pour apporter du renouveau à la pause déjeuner
S’offrir une vraie pause, où l’on se coupe du travail et que l’on met à profit pour se faire plaisir à table et rencontrer de nouvelles têtes, c’est aussi possible. Colunching, plateforme de mise en relation, propose de réunir des personnes autour de repas thématiques et géolocalisés. Une manière de créer et entretenir un autre réseau que celui de ses collègues.
Et si la pause déjeuner était l’occasion de profiter de la cuisine maison d’un voisin ? Monvoisincuisine, ou encore menunextdoor, se veulent des AirBnB de la Cuisine ou des AlloResto entre particuliers. Le client passe commande en ligne auprès d’un cuisinier dans son voisinage – comme auprès de n’importe quel restaurant qui livre – et il passe récupérer sa commande ou se la fait livrer.
Si une envie précise vous prend à midi mais que ce plat ne se trouve pas à proximité, pensez à vous faire livrer : Alloresto, Deliveroo ou Foodora se feront un plaisir de vous apporter votre péché mignon jusqu’à votre bureau ! Il y a des alternatives aux plats tous prêts de la grande distribution.
Enfin, quand parfois les idées viennent à manquer pour le déjeuner, allez donc faire un tour sur le site Les Petites Tables, qui recense, à Paris pour l’instant, de bonnes tables qui proposent un menu à moins de 10€.
Surveillez les projets d’ouverture de « food courts », à l’image de celles qui existent aux Etats-Unis en mode fast food, mais aussi à Singapour et ailleurs en Asie, avec des offres culinaires variées, à Amsterdam (de hallen), à Paris (Carrousel du Louvre) ou encore à Reims (food Avenue).
Pourquoi pas une pause solidaire ?
Pour terminer, voici deux projets repérés par la rédaction, à surveiller, et qui pourraient donner des idées.
D’abord, les Petites Cantines, projet solidaire destiné à créer du lien à l’échelle du voisinage. Il n’en existe pour l’instant qu’un seul, dans le quartier de Vaise, à Lyon, mais le concept cherche à essaimer. Si l’idée première est de rassembler les habitants solitaires d’un quartier, rien n’empêche les travailleurs de se mêler aux convives. A quand des « Petite Cantine » mixant à l’heure du déjeuner retraités, enfants, travailleurs, ou tout simplement voisins ?
Dans le Var, la Sarl Scoop (Société Coopérative et Participative) Pause Déjeuner 83 propose un service de restauration fraiche et maison, qui s’approvisionne uniquement sur son territoire. Passer commande la veille, récupérer son panier repas, et le ramener (tout est conditionné dans des contenants en verre consignés, lavés et réutilisés). Pause Déjeuner a mis en place le concept de "clientèle participative" : elle appelle ses clients à participer à la vie de l'entreprise en termes d'idées et d'actions concrètes. Par exemple, avec la livraison participative c’est un client qui livre les paniers repas aux collaborateurs de sa propre entreprise. Une autre manière de créer du lien.
Au fait, vous faîtes quoi à midi ?
Lire aussi : Les nouvelles solutions de restauration au travail