La qualité de l'air dans les bureaux, trop souvent négligée, a pourtant un effet direct sur la productivité. Chiffres-clés et bonnes pratiques.
Maux de tête, fatigue, irritation des yeux, maux de gorge, toux, vertige, allergie, etc., sont autant de symptômes qui peuvent provenir d'une mauvaise qualité de l’atmosphère des locaux. Le ministère de la Transition écologique et solidaire estime son coût à 19 milliards d’euros par an. Un montant exorbitant qui a conduit le gouvernement à adopter un plan d'action sur la qualité de l'air intérieur.
De 3 à 18 % de productivité à gagner
La qualité de l’air présente un impact direct sur le bien être des collaborateurs et leur productivité. Plusieurs études le démontrent, comme celle du NIEHS (National Institute of Environmental Health Sciences) réalisée en 2015 : plus la teneur en CO2 (dioxyde de carbone) augmente dans l'air intérieur, plus les facultés cognitives des collaborateurs diminuent. Trois d'entre elles sont particulièrement touchées :
- L’aptitude à réagir aux situations de crise,
- L’utilisation des informations,
- Et l’élaboration de stratégies.
Plusieurs autres études démontrent a contrario que l'amélioration de la qualité de l'air a un effet direct sur la productivité : + 11 % pour l'US Green Building Council, entre 3 et 18 % pour l'Université Carnegie Mellon.
22 à 25°C : la température idéale
Autre facteur clé sur la productivité : la température. Pour l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité), la température de confort se situe entre 19 et 24°C, suivant le type d'activité. Les recherches menées par l'Université de technologie d'Helsinki et du Laboratoire national Lauwrence Berkeley démontrent une efficacité maximum à 22°C. Quant au Professeur Alan Hedge de l'Université Cornell (Etats-Unis) il a constaté qu'à 25°C, les individus passaient 100 % de leur temps à taper sur leur clavier avec un taux d'erreur de 10 %… Des chiffres qui tombent respectivement à 54 % et 25 % à 20°C.
Les bonnes pratiques à diffuser
Pour prévenir les risques liés à la qualité de l'air intérieur, il existe certaines bonnes pratiques à diffuser dans les équipes :
- Aérer son bureau (si c'est possible), hiver comme été, deux fois dix minutes par jour ;
- Bannir bougies odorantes, bâton d'encens, ou aérosols, censés éliminer les mauvaises odeurs, sources de polluants dont certains cancérogènes, selon l'Ademe ;
- S’accorder des pauses à l'extérieur du bâtiment ;
- Décorer l'espace avec des plantes d'intérieur qui éliminent certains agents toxiques et absorbent une partie des COV (Composés organiques volatils).
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La gestion technique des bâtiments a fait beaucoup de progrès, et des solutions existent pour offrir des conditions de travail satisfaisantes aussi quant à l’air que l’on respire. Les frais à engager peuvent être mis en regard des gains de productivité calculés par les scientifiques… le jeu en vaut souvent la chandelle !