A quelques mètres du Moulin Rouge, un restaurant tout aussi chargé d’histoire nous accueille avec les collaborateurs du célèbre cabaret. Un repas animé, passé à évoquer l’histoire de cette institution, les petits métiers qui continuent de faire son bonheur, et dans un tout autre registre la dématérialisation des titres restaurants et même les mutuelles… à la carte elles-aussi !
Par François Jeanne, reporter pour Manager Attitude
Vendredi 22 Mai, 12h30 : Sur les trottoirs encombrés du boulevard de Clichy, là où se pressent les amateurs d’un Paris typique, se trouve un havre de paix au nom étrange : le Sanglier Bleu. C’est là que nous nous sommes donné rendez-vous avec Frédéric Piller, Directeur Comptable du Moulin Rouge, Marie-Ange Ruet, Responsable Juridique, et Giovanni Savin, Chef du Service Entretien. Yahia Hamadache, chef des ventes d’Edenred, nous a rejoint malgré sa récente entorse, mais avec plaisir nous confirme-t-il !
Il faut dire que l’occasion de pénétrer, ne serait-ce que le temps d’un repas, dans l’intimité de la vie d’une entreprise comme le Moulin Rouge, ne se refuse pas. D’ailleurs le directeur du restaurant, Grégory Millot, m’a prévenu : « Le quartier est marqué par son histoire et malgré le temps qui passe cette empreinte influence toujours l’ambiance ».
Les trois représentants du Moulin Rouge en sont d’ailleurs une preuve vivante. Chacun le confesse, ils sont arrivés là un peu par hasard. Qui imaginerait faire une partie de sa carrière dans un lieu aussi mythique ? « L’endroit est tellement chargé d’histoires que cela peut même devenir une préoccupation » explique d’ailleurs Frédéric Piller, qui a par exemple pris l’initiative de faire assister ses enfants collégiens à un spectacle de la revue, histoire de combattre les idées reçues auxquels ces derniers étaient confrontés de la part de leurs camarades de classe.
Un univers spectaculaire, et d’incroyables artisans
Marie-Ange Ruet opère dans un registre plus classique pour défendre et promouvoir la marque. Sa mission est de détecter les utilisations frauduleuses, partout dans le monde, et en particulier celles qui véhiculent une image ne correspondant pas aux valeurs que souhaite véhiculer l’entreprise. « Nous avons même trouvé des couches pour bébés estampillées Moulin Rouge » ironise-telle. Mais le plus embêtant, c’est lorsque des boîtes de nuits, d’un standing parfois douteux, s’arrogent le droit d’utiliser le nom.
Ce combat pour la préservation de l’image sert la défense d’un patrimoine bien réel. « Les locaux comprennent trois salles de spectacles, et un véritable labyrinthe de couloirs, d’étages et d’ateliers » nous explique Frédéric Piller. Un univers à part entière, où se côtoient danseuses, musiciens mais aussi artisans de spécialités très rares : couturières, costumières, bottiers ou encore plumassières !
Cet univers est aussi celui de Giovanni Savin, qui évoque avec son accent du Piémont sa perpétuelle course contre la montre pour réparer ou remédier aux petits soucis rencontrés au quotidien par tous ces artisans. « Nous communiquons par un système de bannettes, disposées à des endroits stratégiques, pour qu’un serveur du restaurant nous signale une table à caler par exemple. Nous essayons de réparer nous-mêmes mais nous faisons aussi beaucoup appel à des sociétés extérieures. Certaines d’entre elles, par exemple les spécialistes de l’éclairage ou de la peinture, ont du travail presque tous les jours ».
La dématérialisation des titres-repas, une idée qui va devoir faire son chemin
Giovanni reçoit aussi des signalements de dysfonctionnement sur sa boite mail. Mais l’idée de la dématérialisation – celle des échanges, et aussi celle des Tickets Restaurant®, ne fait pas encore l’unanimité. « Je serais plutôt positive » nous explique ainsi Marie-Ange Ruet, qui s'interroge « pourquoi vouloir, au passage, transformer les habitudes des utilisateurs des titres papiers ? Je comprends bien qu’il y a des règles pour ces derniers également, mais tout le monde sait bien qu’elles sont contournées ». De son côté, Frédéric Piller se dit un peu inquiet à l’idée de recharger les cartes depuis un poste informatique, et d'être ainsi privé du contact avec les salariés qui viennent chercher chaque mois leurs Tickets Restaurant®. Il n’y a guère que Giovanni à se déclarer plutôt neutre, une fois que Yahia Hamadache lui a confirmé qu’il pourrait continuer de venir manger au Sanglier bleu, dans la limite des 19 euros quotidiens.
Au moment des desserts, après un repas tout à fait remarquable pour son rapport qualité prix, ce sujet de dématérialisation revient par la bande, au travers d’une discussion sur les mutuelles d’entreprise. « Ce serait vraiment bien de pouvoir disposer de prestations individualisées pour chaque collaborateur, qui choisirait lui-même ses garanties et donc le montant de ses cotisations ». Un besoin auquel Yahia Hamadache n’exclut pas qu’Edenred puisse répondre prochainement. Sachant qu'un tel service aura besoin d’un haut niveau de dématérialisation des processus, pour rester économiquement performant !