Comment offrir à ses salariés la possibilité de déjeuner sain, bon, complet et chaud, sans pour autant investir dans une cantine ni dépenser plus que l’abondement légal au titre-restaurant ?
Il n’est pas forcément facile de trouver son bonheur chaque jour à la pause déjeuner quand, en tant que salarié, on n’a pas accès à une cantine d’entreprise, ou à un restaurant inter-entreprises. Sophie Chavanne, fondatrice de Velissime, cantine itinérante, témoigne ainsi de sa propre expérience : « Salariée, je disposais d’une cantine d’entreprise, me proposant chaque jour un repas équilibré pour un prix modique. Le jour où j’ai quitté l’entreprise pour d’autres aventures, je me suis réjouie de la liberté que m’accordaient mes titres repas. Je me suis vite rendu compte qu’il était difficile de prendre chaque jour un déjeuner sain, complet, chaud, et varié, qui corresponde au montant du titre restaurant. » Manger équilibré coûte cher, mais se rassasier pour un ticket repas ne doit pas conduire à se rabattre sur l’offre alimentaire la moins équilibrée.
A l’époque (2001), c’est le début du PNNS (programme national nutrition santé), qui martèle chaque jour un peu plus la nécessité de « manger, bouger », et de faire attention à son assiette pour être en bonne santé au quotidien, et donc au long de sa semaine de travail. Petit à petit l’idée fait son chemin : Sophie Chavanne va lancer son propre concept, pour répondre à ce besoin des salariés de PME sans cantines. « Un peu sur le même principe qu’un service de conciergerie, mais culinaire » résume-t-elle. Et Velissime est né, en 2010.
Une vraie cantine itinérante
« Attention, l’offre de Velissime n’est pas un énième service de livraison » précise Sophie Chavanne, « il s’agit d’une cantine itinérante, un vrai service pour le salarié. Les plats sont chauds, ultra frais, cuisinés la veille. La cantine est présente chaque jour à un créneau horaire contractuellement défini avec l’entreprise ». Les salariés choisissent leur repas à l’heure dite, et ils n’ont plus qu’à déguster un repas « bon et sain comme à la maison ». Les plats sont livrés par triporteurs – de quoi ajouter une dimension responsable et écologique à une offre déjà sympathique.
La pause déjeuner doit rester un moment de repos, convivial, vecteur de lien social.
Côté contractuel, le principe est simple : l’exclusivité est de mise, comme avec un prestataire de restauration collective classique. Velissime n’automatise pas le principe de précommande. L’entreprise s’engage à mettre en place un minimum de communication auprès de ses salariés, notamment concernant les menus. Elle paie des frais d’adhésion, puis tout suit son cours, gratuitement et sans engagement. Aujourd’hui Velissime se développe, à partir de l’ouest parisien. L’entreprise vient de concrétiser une levée de fonds, et cherche à développer son offre dans un rayon de 300 à 400 kilomètres autour de Paris, via un réseau de franchisés.
« Un salarié bien nourri est un salarié plus performant car en bonne santé », conclut Sophie Chavanne, « et la pause déjeuner doit rester un moment de repos, convivial, vecteur de lien social. La cantine itinérante est une bonne manière de concilier, à moindre prix, tous ces aspects ».
Des modèles alternatifs de restauration au travail
Si le créneau de l’offre de restauration alternative pour les employés de PME sans cantine a bien été identifié, peu d’offres semblent, en région parisienne, aussi complètes que celle de Velissime, ou, à Nantes, d’Ozon, « cantine nomade, chic et gourmande », ou encore de La Boucle à Lyon, « cantine ambulante ».
Des alternatives, certes moins complètes, voient le jour : ainsi, un projet d’inspiration similaire, A bicyclette, vient de terminer sa collecte de fonds sur un site de crowdfunding, avec une offre exclusivement « salades », qui fonctionne essentiellement sur pré-commande. Quant aux food trucks, qui ont le vent en poupe depuis quelques années, ils ne demandent qu’à s’installer au pied des locaux d’entreprises pour la pause déjeuner. Mais qu’il s’agisse du Camion qui Fume, de la Cantine California ou encore du Réfectoire, et culinairement parlant, l’offre est le plus souvent limitée à une spécialité. A Paris, où les food trucks sont légion, l’idée, pour varier les menus et faire plaisir à ses salariés, serait d’établir un calendrier hebdomadaire : le jour des sandwichs gourmet, des bobuns ou des banh-mi avec La Caravane Dorée, le jour des piadines et plats italiens avec L’Atelier d’Epicure, le jour des burgers avec Goody’s, etc. La plupart des camions gourmands de la capitale proposent de s’installer à proximité des bureaux, à condition de disposer d’un espace privé pour accueillir le véhicule, cour ou parking, ce qui évite de demander des autorisations à la mairie. Certains ont besoin d’un raccordement électrique, d’autres d’un point d’eau.
Tous ces nouveaux modèles de restauration au travail permettent, en dehors de la cantine classique, et à coût modique, d’offrir à ses salariés de déjeuner sain régulièrement. N’oubliez pas, mal se nourrir peut réduire la productivité de 20%, selon l’OMS. De quoi motiver n’importe quel manager !