Les avantages de la pratique sportive sont connus depuis longtemps, pour la santé des salariés, mais aussi pour le bénéfice de l’entreprise – productivité et image améliorées. Mais elle participe d’un autre cercle vertueux, où l’activité physique et le bien-être au travail se nourrissent mutuellement.
Il n’est plus besoin de convaincre les individus des vertus du sport pour la santé, n’en déplaise à Winston Churchill. Et même si encore trop de français (4 sur 10) déclarent n’avoir aucune pratique sportive, la proportion de ceux qui enfilent leurs baskets au moins une heure par semaine augmente régulièrement – elle est par exemple passée de 13 à 16% entre 2013 et 2014.
Lutter contre l'absentéisme
La mairie de Poissy a fait parler d’elle ces dernières semaines en accordant deux heures par semaine à ses 853 employés, sur leur temps de travail, pour pratiquer leur activité physique favorite, rapporte le Parisien Libéré. Parmi les objectifs du maire Karl Olive, la lutte contre l’absentéisme qui couterait 1,5 million d’euros à la collectivité chaque année : « Le sport permet d’être mieux dans sa tête, c’est bon pour la santé, estime-t-il. Lorsqu’une personne est bien dans son corps, elle est moins absente et plus efficace dans son travail ». Dès les premiers temps de l’expérience, lancée pour une durée de trois ans, plus de la moitié des agents ont manifesté leur intérêt.
Dans ces démarches, « l’un des premiers objectifs est de sensibiliser un maximum de salariés et de chefs d’entreprise à l’importance de la pratique régulière d’une activité physique. Celle-ci diminue l’absentéisme des salariés pour raison médicale ainsi que le risque de maladie chronique à long terme. Le sport favorise également la productivité individuelle et collective » explique Benoît Eycken directeur général d’Alizeum. Il joue aussi sur l'engagement des collaborateurs au service de leur entreprise.
Lire aussi :Sport en entreprise : pourquoi, et comment.
Rappelons qu’une étude britannique a mis en évidence que les entreprises engagées dans la promotion et la pratique du sport connaissent une baisse du taux d’absentéisme de l’ordre de 30 à 40 %. Ces entreprises présentent également un taux de turnover en moyenne 25 % moins élevé que la moyenne.
Une meilleure productivité
Moins malades et plus performants ? Selon une étude du cabinet Goodwill management pour le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français) et le Medef, la pratique d’une activité sportive améliore la productivité d’un salarié de 6 à 9 %. Le CNOSF a d’ailleurs conçu un guide pratique du sport en entreprise à télécharger. Et il faut rappeler qu’il existe une Fédération du sport en entreprise.
On pourra ici relever le rôle des endorphines. Si vous courrez régulièrement, vous connaissez forcément ces sensations positives qui s’ensuivent : après l’effort et une bonne douche, la libération des endomorphines agit à la fois sur le plan physique en combattant la douleur donc les courbatures, et surtout sur le plan psychologique, en créant un véritable état d’euphorie, qui dure jusqu’à quatre heures, et aide à combattre stress et anxiété.
Meilleure image, meilleur engagement
Les valeurs sportives ont la cote dans notre société de la performance et du dépassement de soi. Et les marques employeurs peuvent en profiter. Ainsi, 83 % des salariés interrogés par Decathlon Pro ont une image dynamique des entreprises qui permettent à leurs salariés de pratiquer du sport ; 56 % les jugent humaines, 56 % également modernes
Lire aussi : Le sport pour resserrer les liens entre collègues
Moins d’accidents du travail
DHL a mis en place depuis trois ans des séances d’échauffement de ses collaborateurs avant les premières livraisons du matin . Un an après le lancement de l’expérience, en 2013, sur deux sites pilotes, on a constaté une baisse de 40% des accidents du travail !
Cohésion des équipes
La motivation « resserrer les liens avec les collègues » obtient une note honorable (42%) témoignant d’un des apports majeurs du sport au travail : favoriser le collectif et l’esprit d’équipe. Qui plus est, la pratique du sport dans leur entourage professionnel encourage ceux qui ne s’y sont pas encore mis : l’existence d’un “groupe de collègues motivés” est cité comme levier de pratique par 52 % des sportifs occasionnels et 47% des non-pratiquants.
Reconnaissance
La pratique du sport renforce l’estime de soi, nourrie par l’atteinte d’objectifs personnels et l’opiniâtreté que l’on met à les atteindre. Elle développe aussi la capacité à définir des objectifs raisonnablement ambitieux.
Cette « auto-valorisation » peut s’accompagner d’une reconnaissance par les collègues et le management. Plus que la performance elle-même, elle s’appliquera à l’atteinte des objectifs (« Tu as fait ce que tu avais dit que tu ferais, bravo ») mais aussi, dans le cas de sports d’équipe, aux efforts consentis pour la réussite collective, même si le match n’a pas été gagné ! Dans les études sur la QVT, la reconnaissance des efforts consentis se classe en tête des facteurs d’amélioration. Avec le sport, le management tient une magnifique occasion de s’y mettre, et en toute sincérité.