Cap au Sud, pour vérifier que le printemps arrive. Sur l’étang de Thau, face au Mont Saint-Clair de Sète, rendez-vous à l’Arôme, un restaurant de Balaruc-les-Bains où les agents de la CA de Thau se retrouvent volontiers, pour déguster le poisson frais, à l’ombre d’un bouddha. De quoi évoquer sereinement l’actualité de la collectivité territoriale et son attachement au développement économique.
Par François Jeanne, reporter pour Manager Attitude
A moins d’une demi-heure de Montpellier, le bassin de Thau et sa capitale sétoise plongent le voyageur dans une ambiance bien moins survoltée que dans la capitale languedocienne. Côté lac, à deux pas des flots bleus méditerranéens chers à Georges Brassens, le temps s’écoule paisiblement. Balaruc-les-Bains, où se trouve le restaurant l’Arôme qui nous accueille avec les agents de la Communauté d’Agglomération de Thau, est réputée pour sa douceur de vivre : la petite ville reçoit chaque année près de cinquante mille curistes.
Le tourisme thermal n’est pas le seul à dynamiser la région. « La venue des vacanciers tout au long de l’année, est même sa principale ressource économique, et de loin la plus porteuse aujourd’hui » explique Isabelle Baldino, DRH de la CA du bassin de Thau. Il faut dire que dans les villes du territoire, à commencer par sa capitale Sète, l’industrie a beaucoup souffert, notamment à cause de la désaffection régulière du port depuis les années 60.
Romain Carles, le directeur régional secteur public d’Edenred, dynamise l’ambiance dès la commande des plats. Le menu est attractif, bon marché et, à propos de marché, propose du poisson frais tous les jours. Impossible de résister à l’idée d’ouvrir, pour l’accompagner, la première bouteille de rosé de l’année : « c’est le moment de faire un vœu » propose Romain, en goûtant le Pic Saint Loup.
C’est un jardin… extraordinaire
A plus de 20 degrés au thermomètre, à l’abri de la Tramontane, il fait bon dans le patio. L’heure d’été avec deux jours d’avance ! Marie Minarro, adjointe au patrimoine, accueille déjà de nombreux visiteurs dans le jardin antique méditerranéen que la Communauté a mis en place à quelques centaines de mètres du restaurant. « Il s’agit d’une reconstitution, d’une interprétation à partir de nos connaissances sur les pratiques des romains notamment » explique-t-elle. Les vestiges de l’époque sont assez nombreux dans la région – aqueduc, nécropole, etc. Les décideurs locaux comptent bien sur cette richesse pour développer un tourisme culturel à côté du balnéaire et du thermal.
Votre serviteur, qui connait bien les susceptibilités locales, en profite pour mettre sur le tapis la question de l’indépendance économique, dans ce futur proche où la région Languedoc-Roussillon va fusionner avec Midi-Pyrénées, avec le risque de voir se déplacer une partie des centres de décision vers Toulouse. « Les cadres territoriaux bougent beaucoup, vous savez » me répond Isabelle Baldino. « J’étais à Valbonne il y a quelques années, à Saumur avant. Je ne me sens pas attachée à un territoire ».
Transports régionaux et déplacements des collaborateurs
Son adjoint chargé de l’action sociale Philippe Marsal, pointe quant à lui les difficultés de transport, rejoint sur ce terrain par Romain Carles. « De Montpellier à Toulouse, c’est deux heures et demi minimum en train. Quand il n’est pas en retard. Et en voiture, ce n’est guère mieux ». « Et l’avion ? » La question, posée la semaine du crash de l’Airbus Germanwings, fait forcément écho. Visiblement, la catastrophe a réveillé chez certains des convives des appréhensions vis-à-vis du transport aérien…
« La question des déplacements de leurs collaborateurs préoccupe de toute façon les employeurs, qui doivent à minima dresser un PDE (Plan de déplacement d’entreprise) » rappelle Isabelle Baldino. « Le but est de favoriser les transports collectifs ou la mutualisation de moyens, par exemple le covoiturage. Mais à l’usage, cela se révèle très difficile à mettre en place, surtout sur des territoires étendus, où il y a de nombreux établissements, et des horaires pas forcément compatibles selon les missions dévolues aux agents ».
Continuité dans l’action sociale
La DRH a bien d’autres occasions d’agir pour le mieux-être de ses collaborateurs, à commencer par l’action sociale et l’un de ses symboles, le Ticket Restaurant®, mis en place en 2009, et pérennisé depuis malgré un contexte financier délicat pour les finances publiques. Pour aller plus loin, Philippe Marsal s’enquiert de l’avancement du projet TR+, qui permettrait à ses bénéficiaires de profiter de remises négociées par Edenred chez certains commerçants locaux. La responsable commerciale d'Edenred, Camille Couturier, le rassure : « la démarche avance bien et l’accueil des restaurateurs est positif ».
Peut-on en dire autant de celui réservé à la carte Ticket Restaurant® ? Les deux gérants de l’Arôme, qui nous ont rejoints en fin de service pour une sympathique discussion autour du sujet, apportent une réponse plutôt positive. Léone et Jean-Jack Monti apprécient la simplification des opérations de comptage et de gestion. En revanche, ils s’interrogent sur d’éventuels changements de comportement de la part des clients : « ceux qui venaient le soir, et mettaient sur la table plusieurs titres restaurant afin de régler une addition plus élevée, ne le pourront plus. Que vont-ils faire désormais ? ».
« Le sujet du passage à la carte est quelque peu anxiogène » confient de leur côté Isabelle Baldino et Philippe Marsal. « Il va surtout falloir de l’information » complète Marie Minarro, qui avoue qu’elle découvre régulièrement de nouvelles utilisations possibles à ses Tickets Restaurant®, par exemple au Drive de son hypermarché. Du coup, elle se sent curieuse de savoir ce que la « carte » va lui réserver… Le grand retour de la positive attitude en somme ?