Avec la fermeture des bars et restaurants, beaucoup d’établissements se sont tournés vers la vente à emporter. Ces repas tout prêts sont très souvent proposés dans des emballages qui finissent à la poubelle. Le secteur de la restauration rapide génère environ 183 000 tonnes d’emballages par an (1). De plus en plus d’entreprises proposent des emballages réutilisables ou consignés pour éviter cette accumulation de déchets.
Le principe de la consigne pour le réemploi
Il s’agit d’un système assez ancien de caution. Celle-ci est payée par le client pour le contenant de son repas ou de sa boisson. Lorsqu’il le rapporte, la caution lui est rendue. Cela permet de fidéliser le client tout en favorisant le zéro déchet : l’emballage est recyclé ou réutilisé.
En 1938, la consigne a été rendue obligatoire pour les professionnels de la brasserie et de la restauration (bière et eau gazeuse), mais abandonnée en 1989. Elle a été réintroduite dans certaines grandes surfaces, en partenariat avec des industriels (Coca-Cola, Nestlé, Danone…) (2).
Mon commerçant zéro déchet
Cette campagne, lancée en 2011 dans le 11e arrondissement de Paris par l’ONG Zero Waste France, s’est développée sur tout le territoire. Elle vise à sensibiliser les commerçants de proximité à travers 12 actions concrètes comme :
- ne pas distribuer systématiquement des sacs jetables, des couverts ou des assiettes ;
- mettre en place un système de consigne pour les emballages ;
- accepter les contenants personnels ;
- réutiliser les sachets de vente en vrac…
L’objectif est de réduire l’utilisation d’emballages jetables dans le commerce alimentaire de proximité. Environ 215 000 tonnes de sacs de caisse et de papier d’emballage (viande, charcuterie, fromage…) sont produites chaque année. (3)
Les initiatives pour limiter les emballages de plats à emporter
La nécessité de réduire les déchets liés aux emballages a remis au goût du jour le principe de consigne. De nombreuses entreprises se sont lancées dans la gestion des consignes d’emballages utilisés par la vente à emporter : NoWW, Pyxo, BoxEaty, Etic Emballages…
Ces sociétés fabriquent et fournissent des contenants consignables aux entreprises spécialisées dans les produits alimentaires à emporter. Ils en assurent la collecte et le nettoyage après utilisation, créant ainsi un cercle vertueux de réemploi. NoWW pousse la démarche plus loin en confiant le lavage des contenants à des entreprises d’insertion professionnelle.
Les services de livraison de repas en entreprise ou à domicile adoptent aussi le réutilisable. Par exemple, Le Bon Bocal a fondé son concept sur le conditionnement dans des bocaux recyclables et réutilisables. Ces derniers peuvent ainsi être conservés par l’utilisateur pour son usage personnel, soit repris par la société pour servir de nouveau. D’autres enseignes, comme PopChef ou HopLunch utilisent des emballages Pyxo. Tous ces prestataires acceptent le paiement en ligne des repas avec Ticket Restaurant et sont donc facilement utilisables par les collaborateurs.
Le retour au réemploi des contenants permet de réduire les déchets liés aux emballages. Une bouteille consignée réutilisée 20 fois émet 80 % de moins de gaz à effet de serre que son homologue en plastique (4). La législation va d’ailleurs en ce sens, puisque les ustensiles en plastique à usage unique sont interdits depuis 2020 (gobelets, assiettes, couverts, pailles…). En 2025, ce seront les barquettes de cuisson et les bouteilles d’eau qui seront bannies des restaurants scolaires (5).
- http://www.ecoemballages.fr/sites/default/files/guide_eco-emballages_restaurationrapide_2017.pdf
- https://www.lefigaro.fr/conso/2019/01/28/20010-20190128ARTFIG00264-nestle-coca-carrefour-de-grandes-marques-vont-remettre-la-consigne-au-gout-du-jour.php
- https://www.zerowastefrance.org/wp-content/uploads/2020/09/zw-guide-commercant-2020-bd-compresse.pdf
- https://www.foodandcom.fr/consigne-plats-restaurateurs/
- https://noww.fr/