8,5 % : tel est l'écart de salaire brut en défaveur des cadres féminins, à caractéristiques communes (fonction, âge, ancienneté, localisation de l'emploi…). Menée par l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) auprès de 18 000 cadres, l'enquête montre que la route est encore longue pour arriver à l'égalité salariale homme/femme.
Les écarts de rémunération augmentent avec l'âge
À profil identique, les écarts de salaires des cadres entre les femmes et les hommes se creusent avec l’âge et avec l’ancienneté, toujours au détriment des femmes cadres, peut-on lire dans l'étude. Ainsi, l’écart est inférieur à 5 % avant l’âge de 30 ans, pour approcher les 10 % vers 40 ans, voire davantage à partir de 50 ans. Le même phénomène apparaît à partir de 10 ans d’expérience professionnelle, entre les femmes cadres et les hommes cadres.
Les écarts diffèrent selon la fonction occupée. Contrairement aux idées reçues, le nombre élevé de femmes dans une fonction ne réduit pas forcément les inégalités. Ainsi, dans les ressources humaines, l'écart homme/femme atteint 11,3 %, contre 5,5 % dans l'informatique qui ne compte que 20 % de femmes cadres.
La situation s'améliore dans le top-management
Quant au diplôme, s'il ne résout pas le problème, du moins il l'atténue : l'écart de salaire passe de 10,2 % pour les bac + 2 ou moins, à 7,5 % pour les bac + 5 et plus.
Pour autant les choses semblent s'améliorer. Selon une étude du cabinet Grant Thornton, au sein de l'Union européenne, les femmes occupent 26 % des postes de top management, une amélioration de 9 points depuis dix ans qui place l'Europe au-dessus de la moyenne mondiale (22 %). La France (33 % contre 21 % en 2004) et l'Espagne (26 %, contre 14 %) compte parmi les progressions les plus fortes. Ce n’est pas forcément un hasard : ces deux pays ont adopté des législations obligeant les grandes entreprises à présenter un certain pourcentage féminin dans leur top management…
*
Retrouvez l'enquête sur l'Observatoire de l'Emploi de l'APEC.