67 % des salariés européens disent être sollicités par leur employeur en dehors de leur temps de travail. 62 % déclarent régler des problèmes personnels sur leur temps de travail. Tirés du baromètre Edenred-Ipsos 2014* sur le bien-être et la motivation des salariés européens, ces deux chiffres traduisent la progression du blurring (brouillage), à savoir l'absence de distinction entre le temps de travail et le temps personnel.
Le blurring, un phénomène généralisé par la transformation digitale
Dans certaines professions, comme les agriculteurs ou les commerçants, le phénomène ne date pas d'hier. Mais avec la transformation digitale, et la généralisation des outils de communication comme le smartphone ou les tablettes numériques, il tend aujourd’hui à se banaliser.
Petit à petit, la frontière entre vie privée et vie professionnelle s'estompe. C'est encore plus vrai pour les dirigeants : 90 % des top managers et 84 % des managers sont sollicités par leur travail en dehors de leurs temps de travail. En retour, 77 % des tops managers et 78 % des managers règlent des questions personnelles au bureau.
Comment est vécu ce phénomène ? En septembre 2013, l'institut IPSOS a mené une enquête** sur le sujet dans sept pays. 79 % des personnes interrogées jugent le blurring satisfaisant. Les Brésiliens et les Chinois se montrent les plus enthousiastes. En revanche, les Allemands et les Français sont 3 sur 5 à penser que cette confusion constitue une source de stress. Et la moitié d'entre eux culpabilisent de ne pas consacrer davantage d’attention à leurs proches. 89% s'accordent à penser que le phénomène est irréversible. Ce qui aura forcément des conséquences sur l'organisation du travail et la qualité de vie au travail.
* Enquête réalisée en janvier 2014 auprès de 8 800 salariés allemands, belges, britanniques, espagnols, français, italiens, portugais et suédois.