La flotte de véhicules constitue dans de nombreuses entreprises le troisième poste de dépenses après les salaires et les locaux. De quoi nourrir les politiques d’optimisation, d’autant plus pertinentes aujourd’hui que des évolutions profondes sont en cours, tant sur le plan de l’offre des constructeurs que du côté des prestataires de services... et du Ministère des Finances. Voici 7 idées pour mieux piloter sa flotte.
La location longue durée représente aujourd’hui plus de la moitié (61% en 2015 selon les statistiques du SNLVLD) des mises à la route de véhicules d’entreprise. Ses acteurs sont parvenus à imposer leur vocabulaire et leurs concepts aux gestionnaires de flotte, qui ont mis en place des Car Policy au cours des années 2000 (politique d’acquisition et de gestion d’une flotte), et qui ne parlent plus que de TCO (Total Coast of Ownership).
Idée n° 1 : Bien choisir entre l’achat, la location, et le véhicule personnel
Si la LLD a beaucoup fait parler d’elle ces dernières années, les gestionnaires savent que l’achat sur fonds propres, la LOA (location avec option d’achat), ou le recours à un crédit classique, restent des solutions attractives. Cela dépendra de la politique financière de l’entreprise et notamment de sa volonté de transformer des immobilisations en charges.
Le passage en LLD peut aussi donner une bouffée d’oxygène à la trésorerie, si elle s’accompagne d’une opération de lease-back (rachat par le loueur d’une partie de la flotte possédée par l’entreprise, avant de la lui relouer).
Choisir de rembourser des frais kilométriques au collaborateur qui utilise (peu) son véhicule personnel peut constituer un autre axe d’optimisation. L’avantage ? Des économies sur la TVS (taxe sur les véhicules d’entreprise), et sur la gestion.
L’attention du gestionnaire devra également porter sur la valeur résiduelle prévisible du véhicule « acquis » ; l’exercice est difficile, risqué, surtout dans la mesure où les constructeurs multiplient les gammes. Mais il est indispensable, puisque cette valeur impacte directement sur le montant des loyers en LLD, ou sur la facilité de revente en fin de cycle si l’entreprise achète ses véhicules.
Idée n° 2 : Revoir le mix énergétique de sa flotte
Les progrès des véhicules électriques et hybrides (prix en baisse, autonomies en hausse), combinés aux incitations fiscales (bonus, exonération de TVS totale ou partielle, aides des collectivités territoriales), rendent les nouvelles motorisations de plus en plus attractives pour le gestionnaire. Et si tous les grands rouleurs ne sont pas éligibles au véhicule électrique, la plupart de ceux qui ne circulent qu’en agglomération le sont. Pour s’en convaincre, il suffit d’utiliser le simulateur mis en place par le spécialiste de la LLD Alphabet.
Après de longues années où seul le gasoil en bénéficiait, les pouvoirs publics mettent (très) progressivement en place le remboursement de la TVA sur l’essence au sein de l’entreprise. Compte tenu des coûts d’achats plus modérés des véhicules essence, le rééquilibrage des mix énergétiques est aussi à l’ordre du jour de ce côté là.
Idée n° 3 : Former les conducteurs à l’éco-conduite
Pour limiter la consommation de carburants, l’usure des pneus, et l’accidentologie (frais d’assurances, voire arrêts de travail), les stages d’éco-conduite apportent une solution intéressante.
Idée n° 4 : Maîtriser les prestations connexes
Le prix du véhicule représente à lui seul 44% en moyenne du TCO. Le reste ? Il s’agit du carburant (20%), des assurances, de la maintenance, des pneumatiques, des péages, des lavages, des frais de restitution dans le cadre d’une location, etc. Autant de postes à examiner avec attention ; il est possible de mandater un prestataire spécialisé qui optimisera la ligne budgétaire, tout en facilitant la vie des conducteurs.
Idée n° 5 : Allonger la durée de vie des véhicules
Ce n’est pas parce que les sociétés de location basent leur modèle économique sur une rotation rapide des véhicules – de 4 à 6 ans généralement – qu’il faut les suivre sur ce terrain. Au gestionnaire de détecter dans sa flotte, les véhicules qui roulent peu, ceux qui roulent beaucoup, ceux dont l’esthétique est secondaire (les utilitaires), pour établir des stratégies d'entretien différenciées. Certains réseaux proposent des contrats d’entretien adaptés aux véhicules plus anciens - et certains constructeurs offrent une garantie de sept ans.
Idée n° 6 : Bien gérer les contrats de location
Un contrat avec une société de location n’est pas statique, bien au contraire. Des avenants peuvent lui être apportés : allongement de la durée de location, augmentation du kilométrage, etc.. Au gestionnaire d’anticiper leur négociation, par exemple en intégrant la discussion dans un cadre commercial plus large.
C’est notamment le cas avec les fameux frais de restitution des contrats de LLD, qui représentent en moyenne un ou deux loyers mensuels. Ils pourront être limités en formant les conducteurs, en vérifiant qu’ils restituent les papiers, les pneus hivers, … et qu’ils entretiennent correctement le véhicule. Il existe également des assurances sur ce risque, proposées par les loueurs eux-mêmes.
Idée n° 7 : Se préparer à exploiter les data de la télématique embarquée
Au fur et à mesure que les véhicules deviennent plus intelligents et plus connectés, la masse d’informations disponibles pour le gestionnaire de flotte s’accumule. Il reste à en extraire les tendances, et à prendre des décisions pour lutter par exemple contre les potentielles surconsommations de carburant, les oublis d’opérations d’entretien… ou encore pour optimiser les trajets de livraison.
Les nombreux paramètres qui régissent l’optimisation d’une flotte automobile ont certes de quoi rebuter les plus courageux. Mais au vu des montants en jeu, qui se plaindra d’avoir sans cesse de nouveaux leviers à actionner ?