Des robots qui remplacent les ouvriers dans les usines chinoises ? Déjà vu ! Des drones qui livrent les pizzas, testés à l’échelle d’une ville en Australie ? C’est fait ! Des robots qui prennent soin des personnes âgées dans leurs gestes quotidiens ? Les Japonais y travaillent depuis des lustres…
Des études qui nous annoncent des destructions d’emplois massives, à l’heure de la robotisation ou de la réalité augmentée, vous en avez déjà lues. Mais peut-être ne vous sentiez vous pas concerné, dans votre métier de col blanc ? Détrompez-vous : une étude de deux économistes britanniques (Carl Benedikt Frey et Michael A Osborne), complétée par des données du ministère du travail US en 2014, dresse la liste des métiers tertiaires menacés, dans des fonctions comme le marketing, l’informatique, la création ou encore les ventes.
Peu de métiers épargnés par la robotisation
Les chiffres ont de quoi faire réfléchir. Dans certains cas en effet, des métiers entiers risquent de disparaitre, comme celui d’analyste marché (61% de perte de postes), d’analyste budget (94%). Les journalistes (5,5%) peuvent se croire encore épargnés, mais pas les rédacteurs techniques (89%) ni les réalisateurs de films et de vidéo (34%). Côté ventes, les personnels en charge de la vente au détail (92%), les agents d’assurance (92%) ou les télémarketeurs (99% !) ont également du souci à se faire. Enfin, l’informatique devrait enregistrer de sérieuses baisses d’effectifs parmi les programmeurs (48%) ou les spécialistes du support (65%).
Et cette liste de fonctions autrefois « irremplaçables » n’est pas limitative. Dans le domaine de la médecine par exemple, les tests avec des robots oncologues ont montré de meilleures détections des tumeurs cancéreuses que par des praticiens bien vivants. Tandis que les prises de sang effectuées par des machines réussiraient à tous les coups, elles…
Une simple question d’échéance
Les optimistes se rassureront certainement en notant que les chercheurs ne donnent pas de délais précis pour la réalisation de leurs prophéties. En réaction à leurs travaux, des cabinets aussi sérieux que Forrester Research y sont allés de leurs propres prédictions. Résultat : seulement 7% de destruction d’ici 2025 - ce qui représente tout de même, à l’échelle de la France, 2 millions de postes. C’est dire si le débat sur l’employabilité, qui nous préoccupe grandement aujourd’hui, menace de devenir très vite caduc. Et pourrait bien un jour être remplacé par une angoissante question : que faire de tout ce temps libre ?
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