Que votre entreprise ait décidé d’acquérir ses véhicules sur fonds propres, de contracter un emprunt bancaire pour les financer ou encore de s’adresser à un spécialiste de la location longue durée, peu importe ! Le calcul du TCO prévisionnel véhicule (Total cost of ownership », en Français « coût total de possession ») va s’avérer indispensable pour éviter les mauvaises surprises. Il va vous permettre de passer en revue l’ensemble des coûts associés à la détention d’un véhicule. Et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit généralement.
Les coûts peuvent être classés en cinq catégories principales
Le coût de dépréciation représente la différence entre le prix d’achat négocié du véhicule (comprenant un éventuel malus/bonus ou des primes à l’achat), avec ses options éventuelles, et sa valeur de revente prévisionnelle (celle que les loueurs appellent valeur résiduelle). Selon l’OVE (Observatoire du véhicule d’entreprise), il représente en moyenne 41 % du TCO d’un véhicule particulier, avec des variations importantes selon les facilités de revente ultérieure, lesquelles vont dépendre des options choisies, mais aussi des effets de mode.
Si l’entreprise est propriétaire de son véhicule, elle va devoir estimer cette VR pour calculer le TCO. Un exercice forcément délicat, car ce n’est pas son métier. Et qui ne l’a met pas à l’abri de retournement de marché. Par exemple, la revente des véhicules à motorisation diesel à 5 ans est aujourd’hui délicate à estimer. Et que dire de la VR prévisionnelle d’un véhicule électrique, dans la mesure où les technologies évoluent rapidement et notamment le point crucial de l’autonomie de ces modèles.
Les frais fiscaux et sociaux (cotisations éventuelles sur les avantages en nature apportés aux salariés) sont également importants, représentant entre 20 et 30% du TCO, selon la motorisation choisie (22% en moyenne sur les VP). Ces éléments sont très complexes : par exemple la fiscalité n’est pas la même sur les véhicules utilitaires et ceux utilisées à des fins personnelles par les salariés. Il y aussi des amortissements non déductibles (AND) exigibles annuellement pour les voitures particulières d’un prix supérieur à certains plafonds. La liste des règles s’appliquant n’est hélas pas exhaustives ici…
Par ailleurs, ces règles sont fluctuantes, presque tous les ans, en particulier depuis qu’une fiscalité environnementale s’est progressivement mise en place. Ainsi, la taxe annuelle sur les véhicules de société (TVS), calculée en fonction du taux d’émission de CO2 des voitures, voit ses seuils évoluer régulièrement.
Les frais d’utilisation représentent un troisième poste, de poids quasi équivalent. Ils intègrent la maintenance préventive (préconisée par le constructeur, pour rester dans les conditions de la garantie), les éventuelles réparations hors garantie, les changements de trains de pneus (y compris au changement de saison éventuellement) et l’assurance.
Le quatrième poste, celui de l’énergie, correspond aux quantités de carburant nécessaires à l’utilisation du véhicule. La somme dépend bien évidemment du nombre de kilomètres parcourus, mais aussi du comportement du conducteur, dont l’ADEME nous affirme qu’il peut faire varier de 20% à 30% a consommation moyenne de carburant. La motorisation retenue constitue un autre critère déterminant, avec là-encore des fluctuations importantes pour certains carburants (taxes qui augmentent sur le gasoil par exemple).
Parmi les pistes d’optimisation de ce poste, outre l’action sur les comportements via des stages d’éco-conduite par exemple, les cartes carburant sont parmi les pistes les plus intéressantes.
Proposée par des opérateurs comme Edenred, elles sont distribuées aux conducteurs et configurées selon des règles d’utilisation paramétrables. Elles permettent d’une part à l’entreprise de réaliser des économies sur le prix facturé par les réseaux pétroliers. Elles donnent aussi accès, selon le choix des réseaux de stations, à des établissements situés à proximité des lieux de résidence ou de travail des conducteurs, ce qui limite le temps passé et les distances parcourues pour se ravitailler. Enfin, en permettant une gestion complètement dématérialisée des achats de carburants, elles aident à réaliser des économies sur les processus de remboursement de notes de frais, tout en procurant au responsable de la flotte les moyens d’un pilotage plus réactif lorsqu’il constate des pics de consommation inhabituels.
Le dernier poste englobe les frais financiers (par exemple, intérêts d’un emprunt bancaire) et ceux de gestion (expert-comptable par exemple). Il est relativement peu élevé (3% en moyenne selon OVE) et c’est un investissement rentable, s’il permet à la fois de se prémunir d’éventuelles erreurs déclaratives sur la fiscalité et d’investir en toute sécurité sur des solutions de mobilité qui supporteront le business de l’entreprise.
Le TCO véhicule, un point de départ… à prolonger
Impossible ou presque de ne pas calculer le TCO prévisionnel au moment de se lancer. Mais est-ce suffisant ? Pas vraiment si l’on en croit les spécialistes du véhicule d’entreprise. Pour approcher au plus près de la vérité, il faudrait aussi prendre en compte un TCO conducteur pour tenir compte des différences importantes entre les individus – par exemple sur la consommation de carburant ou sur l’accidentologie UN TCO flotte aussi, qui intègrerait les effets des efforts d’optimisation de l’organisation.
Mais surtout, avec le TCO, on ne parle que de coûts ! Alors que le véhicule d’entreprise est censé lui rapporter, en fournissant à ses salariés les moyens d’une mobilité efficace. De plus, pour certains types de trajets, des alternatives à la voiture existent, et représentent dans de nombreux cas des économies Pour tenter d’approcher l’ensemble de la problématique, les experts parlent de plus en plus souvent de TCM (pour Total Cost of Mobility). Une nouvelle approche de la mobilité dont nous vous parlerons prochainement….