Souvent jugées stériles, ennuyeuses, voire inutiles, les réunions classiques sont de moins en moins appréciées. Une autre pratique a en revanche le vent en poupe, plus tonique et, semble-t-il, autrement plus stimulante : le co-walking. Suffirait-il de marcher à l’air libre à plusieurs pour que les idées fusent ?
Selon une enquête réalisée par OpinionWay en avril 2017 auprès d’un millier de salariés, seules un peu plus de la moitié des réunions sont jugées productives. Un constat plutôt consternant, lorsqu’on découvre dans la même étude que les personnes interrogées passent 4,5 heures par semaine en réunion, et que ce chiffre est même deux fois plus important pour les cadres. Plus d’un quart des participants déclarent en outre ne pas voir en quoi leur présence y est nécessaire. Résultat : 44% se contentent de faire acte de présence, plus occupés à consulter leur smartphone qu’à suivre l’ordre du jour. Conscients des limites de ces réunions statiques en vase clos, certains chefs d’entreprise américains comme Steve Jobs ou Mark Zuckerberg ont trouvé une parade : le co-walking ou walk and talk. Le principe est simple : à trois ou quatre maximum, entre collègues ou avec votre manager, vous sortez marcher pour évoquer un dossier.
Marcher rend plus créatif !
Une telle pratique présenterait de nombreux avantages, à commencer par une créativité accrue des participants. En réalité, les fondateurs d’Apple et Facebook n’ont rien inventé. Nombre de philosophes tels Aristote, Platon, Nietzsche, Kant ou Rousseau avaient découvert bien avant eux les vertus de la pensée en mouvement. Des tests réalisés à l’université de Stanford l’ont confirmé depuis : marcher engendre bel et bien une pensée plus créative que la station assise.
Appliquée à l’entreprise, la promenade en groupe présente d’autres mérites : elle libère la parole en sortant les collaborateurs du cadre habituel. Le préfixe "co-" prend d’ailleurs ici tout son sens : il s’agit d'avancer ensemble. Tout le monde est ainsi mis sur un pied d’égalité. Le lien hiérarchique tendrait à s’effacer dans ce moment de communication plus informel. Les collaborateurs les plus timides y trouvent évidemment leur compte : prendre la parole leur sera plus facile dans le cadre d’une ballade en plein air qu’autour d’une table, ou dans un bureau en face-à-face avec son n+1. Sans oublier qu'en mouvement, il sera difficile de s’assoupir ou de consulter sa messagerie…
Autre avantage, ces réunions déambulatoires sont souvent plus courtes et vont à l’essentiel, ce qui est a priori le gage d’une meilleure productivité. Dans le même but que se développe une autre forme de réunion : le stand-up meeting, réunion en petit comité qui se déroule debout et ne dure pas plus d’un quart d’heure. Et puis, à défaut d’avoir trouvé l’idée du siècle, vous aurez au moins pris l’air et fait un peu d’exercice…