Connaissez-vous le ghosting, de l'anglais ghost qui signifie fantôme ? C'est la nouvelle façon de rompre sans donner d'explication. Comment ? Tout simplement en ne montrant plus signe de vie numérique, en ne répondant ni aux mails, ni aux textos, ni aux appels téléphoniques, ni aux sollicitations via les réseaux sociaux. Selon une étude de YouGov et du Huffington Post menée auprès de 1 000 personnes, 11 % de la population a déjà ghosté un ou plusieurs partenaires.
Une pratique répandue aussi en entreprise
Appliquée à l'entreprise, la pratique peut s'apparenter à une mise au placard dématérialisée, que l’on appellera, par exemple, le placarding. Mais elle prend plusieurs formes suivant l'objectif poursuivi :
- ne pas répondre à des mails dérangeants pour éviter une confrontation en espérant que les choses s'arrangeront d'elles-mêmes ;
- ne pas inclure, sciemment, un collègue dans une liste de circulation, "oublier" de le mettre en copie d'un sujet qui le concerne, ne pas le prévenir du report d'une échéance… la liste est longue ;
- négliger le message d'un collègue, potentiel concurrent hiérarchique, qui vous demande où a lieu telle ou telle réunion ;
- accumuler les invitations à rejoindre son réseau social sans donner suite pour éloigner quelqu'un de son cercle professionnel.
Bref, il s'agit de priver à la fois de priver quelqu'un d'information - à l'heure où cette dernière est le nerf de la guerre – et de lui signifier qu’il ne présente aucune espèce d’importance…
Un jeu dangereux
Quelles qu'en soient les raisons, ce “placarding”, comme son équivalent off-line la placardisation, provoque chez la personne qui le subit un sentiment de rejet et d'une absence de reconnaissance d'autant plus forts qu'apparemment rien ne les justifie ni ne les explique.
Du côté de celui qui le pratique, cela traduit une personnalité qui craint les engagements, les confrontations et le débat, bref tout l'inverse d'un bon manager. Sans oublier qu'écarter ainsi un collaborateur pourrait bien s’assimiler à un harcèlement qui, pour être passif, n’en est pas moins destructeur.