Qui sont les secrétaires de comité d’entreprise (CE) ? Quelles sont leurs missions ? Quelles difficultés rencontrent-ils au quotidien ? A l’occasion du soixante-dixième anniversaire des comités d’entreprise, quatre acteurs majeurs du monde des CE (Edenred France, ProWebCE, Groupe Alpha et SalonsCE) ont lancé une vaste enquête pour mieux connaître les secrétaires de CE, ces piliers du dialogue social au sein de l’entreprise.
Conduite par Sondages CE, cette enquête inédite a donné la parole à 1000 secrétaires de CE représentatifs des entreprises françaises. La première partie des résultats de l’enquête a été présentée le 15 septembre 2015, à 11 heures, dans le cadre de SalonsCE à Paris. Marc KOGON (Sondages CE) a présenté une photographie du secrétaire de CE. S’en est suivie une table ronde animée par Stéphane ROZÈS, président de Cap (Conseils, Analyses et Perspectives), pendant laquelle les élus présents ont partagé leur vision de leurs missions au sein de l’entreprise et de leur rôle auprès des salariés.
Un rôle qui ne s’improvise pas
Qui sont les secrétaires de CE ? Avec une ancienneté moyenne de 16,9 ans dans l'entreprise qui les emploie, ils en connaissent souvent tous les rouages. Elus, en moyenne depuis 9 ans, au sein du CE ou dans une autre instance (délégué du personnel, délégué syndical, CHSCT), ils sont secrétaires du CE depuis 5,2 ans. Leur niveau d’études varie selon les secteurs : ils sont en moyenne plus qualifiés dans le tertiaire « supérieur » (informatique, finances, télécom, etc.). Plus l’entreprise est grande, plus les cadres sont représentés. La parité n’est pas parfaite : 53,3 % d’entre eux sont des hommes, mais l’écart augmente avec la taille des entreprises (2/3 d’hommes dans les entreprises de 500 salariés et plus). Près des deux tiers se déclarent proches d’une organisation syndicale (90 % dans les grandes entreprises), le plus souvent la CFDT.
De fortes disparités en fonction de la taille et du secteur
Que font les secrétaires de CE ? Ils consacrent un peu plus de temps (54 %) au rôle social et culturel du CE qu’à leurs missions relatives au fonctionnement de l’entreprise. Ils disposent d’un budget moyen de 278 euros par salarié pour les activités sociales et culturelles, mais on constate de fortes disparités en fonction de la taille et du secteur de l’entreprise. Ce budget est ainsi de 419 euros dans les entreprises de 500 salariés et plus, contre 248 euros pour les CE de moins de 100 bénéficiaires. Il est de 479 euros dans les secteurs de l’information et de la communication, contre 172 euros dans la construction. Plus de 6 secrétaires de CE sur 10 cumulent d’autres fonctions dans les instances représentatives du personnel (IRP) : 46 % sont ainsi délégués du personnel, quelle que soit la taille de l’entreprise.
Complexité de la législation et manque de compréhension des salariés
Quelles difficultés rencontrent les secrétaires de CE ? Dans les plus grandes entreprises (500 salariés et plus), plus de la moitié d’entre eux jugent insuffisant le temps dont ils disposent pour leurs fonctions. Leurs difficultés les plus importantes sont cependant la complexité et la fréquence des évolutions législatives (2 secrétaires de CE sur 3 concernés), et le manque de compréhension de leur action par les salariés de l’entreprise (pour plus de la moitié d’entre eux). Le manque de ressources financières et humaines est également évoqué par plus de 50 % des sondés. En revanche, peu d’entre eux (30,7 %) mentionnent des difficultés relationnelles avec la direction. Plus la taille de l’entreprise est importante, plus ils ont recours à des aides extérieures : expertise des comptes de l’entreprise (61 % dans les entreprises de 500 salariés et plus) et des comptes du CE, conseils juridiques, etc.
Les secrétaires de CE « ont le sentiment que leur rôle est méconnu, y compris de la part de leurs électeurs, alors même que le taux de participation aux élections des CE est élevé », estime Patrice Thiry, PDG de ProWebCE.
Une relève difficile à assurer
Enfin, en ces temps de crise, la relève n’est pas facile à assurer puisque 1 secrétaire sur 2 éprouve des difficultés pour trouver des candidats aux élections CE. Cela s’explique à 64,8 % par un désintérêt pour ce type d’engagement des salariés, qui semblent se tourner vers des préoccupations plus individuelles.
Découvrez la première partie des résultats de l’enquête.
Prochain rendez-vous le 22 octobre 2015 au Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour découvrir le deuxième volet de la restitution de l’enquête, consacré au modèle social français, en présence de Mme Myriam EL KHOMRI, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, de Jean-Paul DELEVOYE, président du CESE, et de Jean AUROUX, ancien ministre du Travail.
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