Depuis 2010, plus d’un actif sur 4 dans l’Hexagone est âgé de plus de 50 ans. Pas très heureux dans les entreprises, les seniors peuvent s’y sentir mal considérés. Pourtant, ils peuvent leur apporter beaucoup… et, dans les sociétés de moins de 300 salariés, leur maintien ou leur embauche sont aidés par l’Etat.
En 2015, pour sa dixième édition, le baromètre annuel Edenred-Ipsos sur le bien-être au travail s’était plus particulièrement penché sur le cas des seniors (ou séniors selon la recommandation de l’Académie en interrogeant plus de 2000 salariés de plus de 55 ans dans 14 pays). Les résultats pour la France étaient alors loin d’être positifs. Globalement, nos séniors, dont le taux d’emploi de 46% est loin derrière les 64% allemands et les 74% norvégiens, sont 39% seulement à se déclarer heureux au travail. Et seulement 29% à attribuer une note supérieure à 8/10 sur la qualité de vie au travail, contre 66% en Finlande.
Selon l’APIRAF (Association des Psychosociologues Industriels Rhône-Alpes – Forez), le manque de considération de leur hiérarchie, de reconnaissance de leurs compétences, et la défiance quant à leur productivité, constituent les raisons principales de cette situation.
Les séniors : plus disponibles, plus stables, plus riches d’expériences
Pourtant, les seniors, du fait du recul du départ en retraite et de la pyramide des âges, ont encore de beaux jours à passer dans les entreprises. Surtout, ils ont beaucoup à apporter au monde du travail. C'est en tout cas ce que revendique le site Bitwiin, qui s’est donné pour mission de mettre en relation des séniors en recherche d’emploi avec de possibles employeurs de toutes tailles.
Les séniors, catégorie qui commence dès 45 ans, ont indiscutablement de l’expérience et parfois des compétences rares que l’entreprise pourrait perdre si elle ne leur donne pas les moyens de les transmettre. Ils seraient en outre plus patients, moins carriéristes donc plus stables que les jeunes, qui quittent aujourd’hui très facilement une entreprise pour une autre plus attractive. Les séniors sont aussi plus disponibles car moins tributaires de contraintes familiales. Savoir garder les séniors dans une entreprise, c’est aussi conserver des collaborateurs habitués à ses méthodes et à son organisation, et garants de sa culture. Et cela leur confère une autorité naturelle bienvenue dans des missions qui requièrent responsabilité et crédibilité. Les entreprises qui les poussent vers la sortie, ou les boudent lors de l’embauche, auraient donc bien tort.
Jusqu’à 24.000 euros d’aide sur 3 ans pour l’embauche en CDI d’un sénior
Économiquement, garder ou embaucher un senior est en outre intéressant, puisqu’encouragé par l’Etat via deux dispositifs :
- Le contrat professionnalisation : Pour l’embauche d’un salarié de plus de 45 ans sous certaines conditions (Voir encadré), l’employeur peut obtenir une aide de 2000 euros et le sénior peut ainsi acquérir une nouvelle qualification ;
- Le contrat génération, entré en application par décret le 16 mars 2013. Pour les entreprises de moins de 300 salariés, l’aide financière de l’Etat s’élève en effet à 12.000 euros sur 3 ans (4000 euros par an, remboursable si le contrat est rompu avant la fin des 3 ans) pour le maintien ou l’embauche en CDI d’un sénior. Cette somme est doublée si l’embauche du sénior est associée à celle, en CDI toujours, d’un jeune de moins de 26 ans, que le sénior aura pour mission d’accompagner.
Si la Cour des comptes, dans son rapport annuel 2015 paru en février 2016, s’est plainte que le nombre de contrats génération signés était trop en deçà des objectifs fixés, ce contrat s’avère un vrai succès dans les petites entreprises : 40% des contrats ont été signés par des entreprises de moins de 10 salariés et 56% par celle de 10 à 50 salariés. Même si ce contrat ne contribue pas comme espéré à une baisse drastique du chômage, sa réussite tient peut-être à ce qu’il repose sur une valorisation de la transmission des compétences du sénior.
Aide de 2000 euros pour l’embauche d’un sénior : les 5 conditions à remplir
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