A l’heure où l’entreprise est en pleine mutation, où le code du travail ne cesse d’évoluer, la liberté, la flexibilité et le mérite constituent les nouveaux enjeux des cinq prochaines années.
Le cabinet Robert Half continue à scruter les mutations du monde du travail. Dans une enquête réalisée cet été (1) il a interrogé 302 directeurs généraux et managers français sur les changements à venir dans les cinq prochaines années autour de 3 aspects : l’environnement de travail, son organisation, et la rémunération.
Liberté : travailler autrement
A la question « Selon vous, quelle évolution connaîtra l’espace de travail (les bureaux, précisément) de votre entreprise dans les cinq prochaines années ? », 31 % des DG et managers répondent « l’agilité en entreprise ». L’heure est au flex office (ou desk sharing), une tendance qui se développe en France depuis deux ans. Cette organisation du travail théoriquement plus dynamique a pour objectif d’améliorer la communication entre les différents services de l’entreprise et de stimuler la créativité, constituant ainsi un gage de bien-être et de productivité.
Les DG et managers sont également 27 % à prévoir une « augmentation du travail en coworking » (espace de travail partagé), et 24 % à envisager des entreprises sans bureau où tous les salariés travailleraient directement de chez eux.
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Flexibilité : un pour tous, tous pour un
Concernant les évolutions de l’organisation du travail, 29 % des interrogés pensent que les entreprises auront de plus en plus recours à des équipes temporaires ou intérimaires pour assurer certains postes. Un quart des DG et managers estiment que l’évolution du travail s’appuiera sur un principe de polyvalence où les collaborateurs effectueront un roulement entre plusieurs tâches (ou fonctions) à intervalles réguliers, afin d’être confrontés aux différents postes de l’entreprise. 25 % des sondés prévoient également le développement du job sharing (2) en France.
Est-ce la fin du CDI ? Non, pour 23 % des DG et managers qui s’attendent au contraire à une hausse des contrats à durée indéterminée. D’autres (17 %), envisagent la possibilité qu’aucun changement significatif ne se produise d’ici les cinq prochaines années.
Mérite : valoriser les résultats
L’étude semble démontrer que le mérite tiendra une place particulière dans l’attribution des augmentations et autres primes. Pour près de la moitié des DG et managers, les augmentations salariales seront uniquement accordées en fonction des résultats de l’entreprise et/ou du salarié. 18 % d’entre eux pensent que la pratique qui consiste à coupler des salaires de base modérés à des bonus plus élevés va se répandre. Les interrogés sont également 16 % à envisager la notion de participation.
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« Liberté, flexibilité, mérite » semble constituer la nouvelle devise au travail. L’étude souligne la nécessité de privilégier un mode de management basé sur la confiance plutôt que sur le contrôle, afin de mettre en place ces changements de manière positive.
« Depuis une vingtaine d’années, l’environnement du travail se transforme sans cesse, commente Olivier Gélis, DG de Robert Half France. Plus récemment, la révolution digitale et l’essor du travail à la demande changent la manière d’appréhender et de vivre le travail tant au niveau des entreprises que des collaborateurs. Les nouvelles générations poussent dans ce sens, en valorisant une organisation du travail plus souple et des modes de management horizontaux. L’autonomie, la liberté et l’agilité deviennent des valeurs dominantes. »
(1) Cette étude a été commandée par Robert Half. Les données chiffrées proviennent d’un institut de sondage indépendant, et sont basées sur 302 interviews de directeurs généraux et de managers en France occupant des fonctions de recrutement réalisées en juillet 2017.
(2) Principe en vogue aux Etats-Unis et au Royaume-Uni selon lequel des salariés à temps partiel (en général en binôme) partagent les responsabilités et le travail d’un même poste.