Ressources Humaines

Où il y a de la gêne, il n’y a pas de bleisure

Le bleisure consiste à associer travail et loisirs à l’occasion d’un déplacement professionnel. Non contente de joindre l’utile à l’agréable, cette pratique permet aussi d’en découvrir davantage sur une ville, un pays, un marché, et de développer une relation plus personnelle avec vos interlocuteurs sur place. Quelles sont les bonnes recettes du bleisure ?
#Inspiration #Organisation
19 septembre 2017

Le bleisure consiste à associer travail et loisirs à l’occasion d’un déplacement professionnel. Non contente de joindre l’utile à l’agréable, cette pratique permet aussi d’en découvrir davantage sur une ville, un pays, un marché, et de développer une relation plus personnelle avec vos interlocuteurs sur place. Quelles sont les bonnes recettes du bleisure ?

Passer quatre jours enfermé dans des salles glaciales de climatisation alors qu’il fait grand soleil dehors. Déjeuner d’un panier repas, et dîner avec des collègues ou des clients dans un restaurant quelconque à la carte internationale. Pour tout contact extra-professionnel : le chauffeur de taxi et le garçon d’étage d’un hôtel certes confortable, mais absolument dénué de toute touche d’exotisme… ou de personnalité. Autant de réalités du déplacement vécues chaque jour par des millions de commerciaux et techniciens.

Gérer tout son temps

Avant de partir, on prend le temps de préparer la dimension professionnelle du voyage. On a fixé ses principaux rendez-vous, pris des contacts, organisé son agenda, mis à jour ses présentations. Mais la découverte de la ville et du pays figure trop souvent parmi les grands oubliés.

Pourtant, avouez que ça serait dommage de passer 24 heures à Strasbourg et de ne voir ni la cathédrale ni la Petite France. Ou deux jours à Liège sans pousser jusqu’à Aix la Chapelle (22 minutes en train, 12,40 € AR) admirer la Chapelle Palatine et le trône de Charlemagne. Plus encore après un vol long-courrier : l’essentiel du voyage est fait, l’hôtel est payé par votre entreprise, pourquoi ne pas profiter raisonnablement de l’occasion ?

Commencez par gérer votre temps libre. Ne sous-estimez pas la fatigue, le stress éventuel né des réunions, le décalage horaire s’il existe. Consacrer une heure par jour au plaisir de la découverte constitue souvent le maximum, en plus de la demi-heure que l’on dédiera à sa forme à la course, en salle de sport ou à la piscine. Pour un déplacement de trois jours, cela vous donne trois à quatre heures en tout – voire une journée dans le cas d'un séjour professionnel d’une semaine. Qu'allez-vous faire de tout ce temps libre ?

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Se donner des objectifs personnels

Fixez-vous un objectif personnel pour chacun de vos déplacements. Il dépendra naturellement de vos goûts et de vos plaisirs habituels. La découverte de la gastronomie est un classique – surtout si l’on peut être accompagné pour comprendre la carte ! Mais l’art, le sport, la musique ou l’histoire s’avèrent de belles sources de détente, que vous aurez plus de facilité à partager en famille et entre amis… que s’il s’agissait de raconter le goût du crabe mou ou les nouilles biang-biang.

Pour de courtes périodes, ne soyez pas trop gourmand : un seul objectif personnel suffit. Vous allez à Madrid ? Vous aimez la peinture ? Choisissez un musée – disons le Prado, et contentez-vous d’un unique artiste – Jérome Bosch par exemple. Voire d’une seule œuvre : le Jardin des Délices à lui tout seul vous occupera un bon moment.

Gérer les jalousies

« Les sédentaires ont toujours tendance à croire que je m’amuse quand je suis en déplacement », déplore Jean-Paul Morris, ingénieur commercial dans une société de composants aéronautiques. Qui précise : « Il faut éviter tout malentendu. Quand on voyage, c’est pour la boîte. Mais notre temps libre nous appartient toujours ! »

Certes. Malgré cette réalité, beaucoup d’adeptes du bleisure préfèrent malgré tout rester discrets - pour éviter de susciter les jalousies. Bien peu d'entreprises ont encore intégré le bleisure dans leur politique-voyages.

Préparez-vous

  • Considérez l’achat d’un petit guide (pas la peine de vous encombrer avec un Lonely Planet pour cette fois), du genre « Un grand week-end à » chez Hachette tourisme ;
  • Consacrez un peu de temps à décider de votre objectif personnel prioritaire lors de ce déplacement ;
  • Ne comptez pas sur vos collègues sur place ou sur les personnes que vous allez rencontrer pour compenser votre manque de préparation. Non seulement ils ne savent rien de vos goûts mais surtout c’est d’abord pour les voir, eux, que vous vous êtes déplacé ;
  • Ne confiez pas à quelqu’un d’autre le choix de votre quartier, de votre hôtel, de l’horaire de vos vols ou de vos trains. TripAdvisor et les plates formes hôtelières regorgent d’informations. Soyez très clairs sur vos consignes si vous déléguez à une assistante ou au service voyages ;
  • Choisissez autant que possible un hôtel pas trop éloigné de votre objectif personnel.

Une fois sur place

  • Essayez d’arriver la veille au soir (pour un déplacement sans décalage horaire), ou 36 heures plus tôt dans le cas d’un long déplacement. Si le congrès commence le lundi matin à Chicago, débrouillez-vous pour arriver samedi en début d’après-midi. Vous aurez digéré un tiers du décalage quand les hostilités commenceront, vous vous serez fait une première idée de l’endroit, et vous pourrez facilement partager avec vos interlocuteurs votre intérêt pour leur ville et ses trésors.
  • Une fois les affaires gérées, vous pourrez demander un conseil ou une idée de visite à vos interlocuteurs sur place. Ne manquez pas de leur envoyer un petit mot de retour chez vous, les remerciant pour leurs suggestions. Ou de les citer dans un tweet ou une photo publiée sur LinkedIn « merci @Davide_Brunas pour son conseil. Vue extraordinaire depuis le Lycabettus ! »
  • Pensez aux espaces de télétravail : écrire ses compte-rendus dans sa chambre d’hôtel, ce n’est pas très gai. Ces lieux partagés offrent l’opportunité de nouvelles rencontres dans un environnement professionnel ouvert. Voire… d’étendre son séjour jusqu’au week-end suivant en télétravaillant sur place.
  • A tout moment, séparez scrupuleusement vos dépenses personnelles de vos frais professionnels. Rien de plus facile avec la carte Ticket Travel Pro® d’une part, et votre carte bancaire personnelle d’autre part. Sur les factures et autres tickets de caisse, apposez immédiatement la mention « Perso » (ou autre) pour éviter toute confusion par la suite.

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