A l’occasion de la douzième édition de l’événement Global RH, Jean-Michel Blanquer, Directeur général de l’ESSEC, a livré sa vision du thème à l’honneur cette année : « le digital et l’emploi ». Celui-ci a soulevé la question qu’il considère comme la plus cruciale de notre temps : « comment un monde de plus en plus technologique peut-il être en même temps de plus en plus humain ? »
Comment concilier tradition et modernité
Notre appréhension de la réalité est en train de changer considérablement avec les digital natives, nouvelles générations qui ont connu le digital pratiquement dès la naissance. Cette nouvelle appréhension du réel suscite parfois de l’inquiétude, liée à la crainte d’une déshumanisation. En la matière, Jean-Michel Blanquer estime que « nous devons concilier ce qu’il y a de meilleur dans la tradition et dans la modernité ». Si la digitalisation des organisations fait peur, c’est parce qu’elle peut être destructrice d’emplois, et qu’elle peut obliger à des reconversions permanentes des compétences. Cependant, « si nous parvenons à ancrer ces transformations dans ce que nous avons de meilleur dans nos traditions, alors elles ne font plus peur ». En considérant les créations d’emplois permises par le digital, et en montrant à quel point les nouvelles compétences s’articulent avec les anciennes, il y a matière à rassurer.
Une révolution de la formation
Le Directeur général de l’ESSEC n’a pas manqué de mentionner que la révolution digitale modifie aussi les modes de formation. Aujourd’hui, la « formation tout au long de la vie » est une expression consacrée. De manière générale, les différents modèles d’apprentissage à distance vont prendre de plus en plus de place. Citant l’exemple des MOOC (massive open online course, ou formations en ligne ouvertes à tous), Jean-Michel Blanquer estime que « ce n’est en rien une menace mais une évolution au service de l’excellence » et de nouvelles méthodes pédagogiques qui remettent l’humain au centre du processus d’apprentissage.
Avec le digital, au-delà de consommer de la connaissance, toute organisation peut et doit en produire. Pour cela, les entreprises ont de plus en plus besoin de lieux d’interaction humaine où des idées nouvelles surgissent, à l’instar du nouveau Knowledge Lab (laboratoire de la connaissance) de l’ESSEC.
Une plus grande horizontalité des rapports de travail
Enfin, Jean-Michel Blanquer a abordé l’impact de la révolution digitale sur les modes d’organisation des entreprises, évoquant notamment la plus grande horizontalité des rapports de travail. En dépit de certains effets pervers, comme l’abondance des mails ou les problèmes posés par les réseaux sociaux, les nouveaux usages introduits par la digitalisation sont aussi « des opportunités dont il faut comprendre toutes les virtualités économiques ».
Dans la digitalisation vue par Jean-Michel Blanquer, l’humain devient plus que jamais acteur de son apprentissage et de sa progression, et le rôle de l’entreprise est de lui fournir les outils pour y parvenir. Ainsi, le « learning by doing » (apprentissage par la pratique) connaît-il un grand renouvellement du fait de la révolution digitale.