Chaque salarié français consomme de 70 à 80 kg de papier par an, parmi lesquels 50 % seulement sont aujourd’hui recyclés, selon l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Quant à la filière du recyclage des meubles professionnels, elle ne collecte qu'un peu plus de 10 % du potentiel disponible. Il y a pourtant beaucoup à gagner à engager son entreprise dans une démarche de recyclage.
Un retour sur investissement en 7 mois !
L'Ademe vient d'accompagner 49 PME et ETI dans 11 régions issus de différents secteurs agroalimentaire, métallurgie, plasturgie, imprimerie, travaux publics, bâtiment, hôtellerie, restauration, etc.), pour mettre en place des actions permettant de réduire leur consommation de matières et d'énergie. En moyenne, chacune a économisé 60,000 euros par an, avec un retour sur investissement moyen de sept mois. 82 % des économies concernant les matières et déchets proviennent d'une réduction à la source des déchets (par exemple, recycler en interne des chutes de matière).
Les résultats quantifiables d’une économie circulaire
Ainsi, l'imprimerie Quo Vadis en Loire Atlantique a investi 2,400 euros dans une campagne de communication pour sensibiliser le personnel et 1,500 euros dans des bacs de couleurs pour améliorer le tri des déchets. Par ailleurs, elle a revu ses procédures qualité pour ne plus jeter que les produits réellement non conformes. Résultat : 296 tonnes de papier perdus en moins (baisse de 20 %), soit 357,000 euros d'économies en un an.
Autre exemple, Helen Traiteur, dans le Vaucluse, a travaillé en amont sur ses recettes et mis en place un système de dons à des associations pour lutter contre le gaspillage alimentaire, tout en améliorant le tri vers des filière biodéchets et papier/carton. À la clé : 57 tonnes de déchets alimentaires évités ou mieux valorisés, 40 tonnes d'autres déchets valorisés.
Le traitement des déchets s'inscrit de plus en plus dans le concept de l'économie circulaire. Du modèle linéaire de consommation actuel “extraire, produire, consommer, jeter”, on évolue vers un modèle en boucle résumé par 3 R : “réduire, réutiliser, recycler”. Un modèle parfaitement illustré par le partenariat signé entre Edenred France et Bigarren Bizi, une start-up spécialisée dans la valorisation des cartes électroniques. À expiration de sa carte Ticket Restaurant®, le salarié en reçoit une nouvelle, accompagnée des modalités de renvoi de l'ancienne pour qu'elle soit recyclée par Bigarren Bizi.
Le recyclage, un sujet rassembleur
Recycler ses déchets va bien au-delà du simple intérêt économique et écologique. D'abord parce qu'il peut être un moyen de fédérer les salariés autour d'un projet sur un sujet auquel tout le monde est sensible. La participation au challenge qui pourra accompagner ce projet n’en sera que plus forte !
Ensuite, parce que beaucoup de filières de recyclage favorisent la réinsertion et/ou s'adossent à des associations. Eco textile, qui récupère des vêtements dont des vêtements de travail, favorise le personnel en réinsertion et finance le WWF. Ecodair récupère le matériel informatique, le reconditionne et le redistribue aux salariés engagés dans les associations, chez HSBC, à des familles boursières d’un collège de Longjumeau et vers des chômeurs chez Sanofi Aventis (en collaboration avec la mairie de Longjumeau), à des élèves en difficulté scolaire à la mairie de Ploermel…
Autre initiative originale, la Cravate Solidaire collecte en entreprises et auprès de particuliers des tenues professionnelles : costumes, tailleurs, chaussures, vestes, chemises, pantalons, cravates et accessoires. Ces tenues sont distribuées à des chômeurs qui sont suivis par des conseillers en image.
On le voit, le recyclage est un sujet qui va bien au delà d’une poubelle verte ! Il offre l’opportunité de nombreuses initiatives pour des projets et des challenges internes.
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NB : La loi fait obligation de trier à la source cinq types de déchets (papier, métal, plastique, verre et bois) depuis le 1er juillet 2016 pour les entreprises de plus de 100 salariés, le 1er janvier 2017 pour celles de plus de 50 salariés et le 1er juillet 2018 pour celles de plus de vingt salariés.