Le burn out, cet épuisement professionnel, est une sorte de SOS, une « grève générale » lancée par l’être tout entier. Le stress chronique est passé au stade supérieur, celui où la « machine » ne veut plus suivre. Cette réaction salutaire, si bien interprétée et bien comprise, permet de remettre de l’ordre dans ses priorités. Parfois, le burn out ouvre sur un changement radical de vie professionnelle, précédé par une remise en question qui peut être douloureuse.
Burn out, les professions les plus touchées
Définition du burn out professionnel
Burn out en anglais signifie s’épuiser, ou au sens propre, pour une bougie par exemple, se consumer. Et c’est exactement ça : un salarié en burn out a consumé toutes ses forces, toute son énergie. Et la flamme de sa motivation s’est éteinte.
Les métiers sensibles au burn out
Certains métiers sont plus vulnérables que d’autres : le syndrome d’épuisement professionnel touche plus particulièrement les salariés dont la mission s’accompagne d’un enjeu humain important, voire vital :
- Les professionnels de la santé, notamment en hôpital (infirmières, chirurgiens, docteurs, aides-soignants, sages-femmes, etc.)
- Les enseignants
- Les professionnels des services sociaux
Les chefs de projet viennent compléter ce tiercé perdant car ils sont confrontés à un environnement de travail très stressant. Délais serrés, tâches multiples menées de front, pressions intenses constantes, position inconfortable entre le marteau (client) et l’enclume (salariés) : la vie de chef de projet n’est pas un long fleuve tranquille !
Le mécanisme de l’épuisement professionnel
Si les secteurs de la santé, de l’enseignement et du social sont particulièrement exposés au risque de burn out, ce n’est pas un hasard. Ils ont – normalement – en commun ce qu’on appelle la vocation et le sens du devoir. Ces deux moteurs-là n’ont pas de frein intégré : une fois lancé, difficile de s’arrêter !
Par exemple, l’emploi du temps d’une infirmière ou d’un chirurgien en hôpital est bien souvent imposé par des circonstances extérieures sur lesquelles le professionnel n’a pas de prise. C’est le cas des urgences vitales, des opérations chirurgicales qui durent trois heures au lieu de 20 minutes, etc.
En outre, le détachement, essentiel pour se préserver, est plus difficile dans ces métiers-là. On peut plus aisément regarder sa montre dans d’autres professions en se disant « je verrai ça demain, c’est l’heure », que devant quelqu’un qui fait un AVC.
Lourdes responsabilités + contraintes horaires non maitrisables + engagement fort + ambition =
Terrain propice au burn out
Ajoutons que le manque d’humour et une vie personnelle difficile ou inexistante sont des catalyseurs de cette équation.
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Quand le burn out est un cataclysme personnel : une étude de cas… particulier
Un autre type de burn out, aux origines plus personnelles
D’autres burn out sont révélateurs d’une crise personnelle profonde entre les aspirations professionnelles et personnelles du salarié et sa réalité quotidienne. La cause majeure de cet épuisement professionnel particulier est d’ordre psychique plus que physique. C’est le facteur de risque psychosocial « Conflits de valeurs » qui est la cause principale du burn out.
Un exemple de burn out lié aux aspirations personnelles
Louis et Matthieu sont amis depuis les bancs de l’amphi de la grande école de commerce où ils se sont rencontrés. Louis a une personnalité solaire, dynamique et optimiste. Matthieu est sensible, artiste, réservé. Ils ont monté ensemble plusieurs start-ups qui marchent bien.
Chefs d’entreprises, ils ne comptent pas leurs heures. Les succès et les échecs s’équilibrent, tout va bien. Sauf qu’au bout de deux ans, Matthieu fait un gros burn out.
Car Matthieu est en réalité un artiste et non un jeune ambitieux aux dents longues. Dominé par la personnalité de Louis, il l’a suivi aveuglément dans ses projets. Mais le conflit intérieur, même inconscient, explose un jour comme un vieux volcan endormi.
Le burn out : l’occasion d’une remise en question
Pour Matthieu, les heures de travail et l’énergie déployée n’avaient pas de sens profond et ont fini par l’épuiser complètement. En outre, plus pessimiste que Louis, les divers échecs l’incitaient à en faire toujours plus, par inquiétude.
L’arrêt de travail pour burn out a été l’occasion de prendre du recul, de faire le point, tout en se reposant. Matthieu a su comprendre à cette occasion où étaient ses vraies priorités, ses aspirations profondes. Il a su interpréter le signal d’alerte du burn out.
Une fin heureuse : Matthieu a fini par revendre les parts des différentes sociétés à Louis pour s’épanouir complètement dans son activité de photographe.
Les signes avant-coureurs du burn out
Une dégradation progressive en arrière-plan
Le burn out est le fruit empoisonné d’un stress chronique au travail. Lentement mais sûrement, les fondations d’une vie professionnelle saine sont grignotées avant l’écroulement final. Cette détérioration progressive passe parfois inaperçue, surtout si la personne concernée sait donner le change extérieurement. Voyons ensemble les signes qui permettent d’identifier une situation probable de burn out.
Les symptômes du burn out sur le lieu de travail
Épuisement général et anxiété
Le salarié qui frôle le burn out se sent de plus en plus vidé de son énergie vitale. Il est aussi épuisé mentalement et émotionnellement. À bout de nerfs, la moindre tâche lui paraît titanesque. Quand cet état de fatigue devient chronique, le repos physique ne semble pas le soulager car la tension et l’angoisse se sont installées. Une surcharge de travail devient un obstacle insurmontable, avec pour seule réponse une crise de larmes.
Sentiment de dégoût professionnel
La flamme de l’enthousiasme s’éteint peu à peu. La motivation professionnelle n’est plus là. Le salarié fait preuve d’un cynisme inhabituel, né de sa frustration à ne pouvoir trouver du plaisir au travail. Cette attitude entraîne une détérioration des rapports professionnels, qui est à son tour génératrice de stress.
Irritabilité
Le stress chronique transforme les individus en cocottes-minute sans soupape de sécurité, toujours au bord de l’explosion. La moindre contrariété est source de conflit et de mauvaise humeur. Si l’humeur d’un de vos collègues ou d’un de vos salariés a changé du tout au tout, c’est peut-être que le burn out n’est pas loin !
Les indices d’un burn out dans le cadre privé
Troubles du sommeil
Une perturbation importante et fréquente de la qualité du sommeil est l’un des signaux d’alarme les plus parlants. Insomnie, cauchemars, sommeil non réparateur, difficultés à trouver le sommeil, hypersomnie, réveils nocturnes vous rendent irritable. Là encore, le cercle vicieux d’auto-alimentation des causes du burn out s’installe.
Insomnie = Irritabilité accrue
Irritabilité accrue = Relations professionnelles détériorées
Relations professionnelles détériorées = Stress accentué
Stress accentué = Insomnie
Signes physiques
Le corps souffre en situation de stress chronique. Soudain apparaissent :
- Mal de dos
- Palpitations, tachycardie
- Malaises cardiaques
- Ulcères gastriques
- Troubles hépatiques
- Migraines
Parfois, une douleur à la poitrine suffit pour prendre conscience de ce qui se passe en arrière-plan. Jusqu’à ce que le corps parle, l’épuisement professionnel a pu être nié par le premier concerné. Quand le signal d’alarme physique n’est pas ignoré, l’urgence de prendre des mesures, parfois radicales, apparaît.
Troubles de l’humeur
Tout changement important et négatif de la personnalité est le signe d’une vraie détresse intérieure, dont le burn out est une manifestation. Le manque soudain de patience et d’égards, quand il ne correspond pas à la personnalité de l’individu, peut avoir pour cause un épuisement professionnel.
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Que faire une fois l’épuisement professionnel identifié ?
Arrêt maladie immédiat : se mettre sur la bande d’arrêt d’urgence
Ignorer l’urgence une fois que le burn out est reconnu serait faire une grave erreur. Les professionnels souffrant de burn out le disent tous : ils ont dormi, dormi, dormi, aussitôt l’arrêt de travail en poche. L’épuisement physique, mental et émotionnel se répare en partie par la plus simple et naturelle des récupérations : le sommeil.
Les longues balades dans la nature devraient être prescrites par le médecin contre le burn out : rien de tel que les pieds nus sur la terre, le vert et le bleu partout, le parfum des fleurs, l’air pur et les gazouillis d’oiseaux pour vous refaire aimer la vie !
Votre médecin peut-il vous arrêter pour burn out ? Le Conseil d’État a tranché le 28 mai 2024 : Oui, votre médecin peut inscrire « burn out » sur le certificat d’arrêt de travail, et ce sans avoir à demander l’avis du médecin du travail !
Revoir son rapport au travail
S’engager dans son métier sans s’impliquer, c’est suivre la voie de la modération. Accomplir ses tâches avec détachement est le seul moyen d’éviter le stress chronique et le burn out, quelles que soient les circonstances extérieures. Une trop grande implication entraîne un déséquilibre, et tôt ou tard, vous passerez par dessus bord !
Quand la démission ou la rupture conventionnelle est la seule option
Souvent, le salarié en burn out ne voit pas d’autre issue que de quitter son emploi, source de souffrances. Le burn out étant le stade ultime du stress chronique, on ne voit pas très bien comment la situation pourrait se résoudre rapidement. Or, la plus grande crainte d'un salarié qui a réussi à se guérir du burn out à l’occasion de l’arrêt de travail est de replonger lors de la reprise.
En outre, le burn out est la plupart du temps plus qu’un simple épuisement mais le symptôme d'un mal être plus profond, d’une perte de sens. Ou encore le signe que l’on n’est pas du tout à la bonne place, dans la bonne entreprise ou dans le bon métier. On prend alors conscience que le bien-être personnel ne doit jamais être sacrifié.
Un burn out qui débouche sur une introspection sincère et une prise de décision courageuse est un burn out salvateur !
Comment prévenir le burn out en entreprise ?
Les stratégies de prévention collective
Prévention de l’épuisement professionnel et prévention du stress et des risques psychosociaux vont de pair. Les axes de prévention sont identiques :
- Une organisation du travail bien pensée et non nocive : horaires décents, partage équitable des tâches, objectifs clairs et raisonnables, charge de travail raisonnable, etc.
- Des conditions de travail respectueuses du Code du travail
- Des outils performants et adaptés : les équipements existants sont régulièrement contrôlés ; les outils obsolètes remplacés
- Le respect des spécificités historiques, des valeurs et des règles qui font la beauté d’un métier
- Une dimension collective bien appréhendée dans une atmosphère de travail saine et stimulante
- La priorité donnée au respect d’une éthique sociale et humaine qui s’inscrit dans les relations quotidiennes : exclusion des auteurs de comportements nocifs, communication bienveillante, sens de l’écoute, respect de la sphère privée, absence de discrimination liées à l’origine, la religion, le sexe, l’âge, les opinions politiques, etc.
- Un cadre de travail harmonieux, non nocif, lumineux et aéré : sièges ergonomiques, plantes vertes, lumière naturelle, matières nobles, etc.
- La reconnaissance, pas seulement verbale, du travail accompli : avancement, primes, augmentations, etc.
- Le partage des bénéfices, selon le mérite de chacun
- L’accompagnement du salarié dans ses souhaits d’évolution : formations, mobilité, etc.
- Des responsables recrutés avant tout pour leurs qualités humaines : sens de la justice et de l’équité, sens du service, sens des responsabilités, égalité d’humeur, exemplarité, honnêteté.
Les stratégies de prévention individuelle
Une vie personnelle préservée et équilibrée est le meilleur remède préventif au burn-out
À vous de veiller à ne pas laisser le boulot grignoter cet espace vital :
- Les dossiers professionnels doivent demeurer sur le lieu de travail. À l’inverse, les préoccupations domestiques éventuelles ne franchissent pas le pas de votre porte pour s’inviter au bureau.
- Les courriels et textos professionnels n’ont aucune place en dehors des heures de travail, à moins de signaler un événement important et imprévu.
- Les critères d’ordre de départ en congés établis par le Code du travail doivent être respectés. Ils tiennent compte de la situation familiale, de l’ancienneté, du fait de travailler chez un autre employeur.
Une connexion hebdomadaire avec la nature est le meilleur anti-dépresseur et anti-burn out
Jardinage et randonnée pédestre sont les deux mamelles d’une vie sereine et équilibrée. En outre, ces deux activités constituent une activité physique douce et complète. Elles sont l’occasion d’une vraie décompression et d’un ressourcement agréable.
Si vous habitez en bord de mer, les bains de mer sont les plus vivifiants qui soient. La mer vous purifie du stress et de toute la négativité accumulée durant la semaine. On est ressort lavé et fortifié… et pas seulement physiquement !
Des vitamines, pour renforcer votre équilibre émotionnel
La vitamine C, prise à haute dose (1000 à 2000 mg par jour), est bien connue pour ses effets sur l’humeur et la gestion des émotions. Elle aide à combattre les états dépressifs latents, qui accompagnent bien souvent l’épuisement professionnel. On conseille de la prendre plutôt sous forme liposomale, mieux assimilable par l’organisme.
Les apports de zinc agissent aussi contre le stress en régulant l’humeur et en soutenant la fonction cognitive sous pression. Il stimule la mémoire et aide à se concentrer. Les noix de cajou, les germes de blé, les œufs et les fruits de mer en contiennent mais en cas de stress chronique, une complémentation de cet oligo-élément stimulera vos défenses immunitaires.
Choisir le bien-être de ses salariés
Des salariés en bonne santé et épanouis sont plus productifs et plus engagés. Prenez soin de vos collaborateurs en leur offrant des contenus nutrition, sport, santé mentale, parentalité, assistance juridique, finance...
Points-clés
Le burn out est avant tout un signal d’alarme !
Les professions les plus exposées au burn out :
- Les métiers de la santé, particulièrement en hôpital
- Les métiers de l’enseignement
- Les services sociaux
- Les chefs de projet
La bonne attitude face au burn out :
- Savoir le reconnaître
- Se mettre en arrêt de travail
- Se reposer, se balader, s’amuser
- Faire le point sincèrement : en comprendre les causes profondes
- Prendre une décision et s’y tenir
L’après burn out :
- Une démission suivie d’un changement de cap professionnel
- Une reprise du travail dans la même entreprise mais à un autre poste, après concertation avec l’employeur, le médecin du travail et les partenaires sociaux.