Avec la mondialisation, la numérisation et l’automatisation des tâches, les risques psychosociaux n’ont jamais été aussi préoccupants en entreprise. Les salariés ont perdu leurs anciens repères, les écrans isolent, et les objectifs de rentabilité priment de plus en plus sur le bien-être au travail. Que sont les RPS, quelles sont leurs causes et quelles actions concrètes peuvent les prévenir, c’est ce que nous allons voir ensemble !
RPS au travail : définition et conséquences des risques psychosociaux
Risques psychosociaux (RPS) : de quoi parle-t-on ?
Les risques psychosociaux regroupent les comportements et les facteurs sociaux susceptibles d’avoir un impact négatif sur l’équilibre et la santé mentale et physique des salariés.
Tous égaux devant le fléau ! Les RPS n’épargnent aucun secteur d’activité, aucun métier et aucune position hiérarchique.
Les risques psychosociaux sont bien souvent présentés sous forme de triptyque :
| Stress au travail | Il naît d’un déséquilibre chronique entre les objectifs professionnels fixés et les moyens octroyés pour les atteindre. |
| Violences externes | Elles surviennent lors d’interactions avec des individus ou des organismes extérieurs : clients, public, patients, fournisseurs, etc. Elles prennent la forme d’agressions physiques ou morales, du simple manque de courtoisie aux coups, en passant par les insultes et les menaces. |
| Violences internes | Elles surviennent au sein de l’entreprise. Harcèlement moral, harcèlement sexuel, conflits permanents, menaces, mise au placard, rumeurs diffamatoires, chantage, brimades, etc. |
Notons que cette séparation des RPS en trois volets distincts n’est pas hermétique : le stress au travail engendre des violences et vice versa !
Le rapport Gollac¹ élargit la définition des risques psychosociaux
Le rapport Gollac ajoute d’autres éléments tout aussi parlants à ces trois volets RPS :
L’insécurité au travail : En 2019, l’enquête Dares² révèle qu’un salarié sur cinq craint de perdre son emploi. Cette insécurité professionnelle peut aussi tourner autour de la crainte d’une mutation ou des conséquences d’une restructuration.
Le masque émotionnel : La même enquête souligne que 27 % des salariés interrogés se sentent obligés de cacher leurs émotions en permanence. La bonne humeur obligatoire devient un masque social parfois lourd à porter !
Les conflits intérieurs (conflits de valeurs) : Selon le même sondage Dares, 9 % des salariés interrogés souffrent de devoir accomplir des tâches qui heurtent leurs convictions personnelles et leurs valeurs éthiques.
Le manque d’autonomie professionnelle est aussi à compter parmi les RPS, même s’il est plus difficile à apprécier.
Enfin, le volet « stress » renferme sous ce terme générique tous les facteurs de stress les plus communs : conditions de travail dégradées ou dégradantes, surcharge de tâches, objectifs impossibles à tenir, délais de réalisation trop courts, outils obsolètes, etc.
Conséquences des risques psychosociaux : un double impact !
Les RPS affectent à la fois le personnel, à tous les échelons, et l’entreprise. La prévention des risques psychosociaux est donc de l’intérêt de tous !
CONSÉQUENCES DES RPS SUR LE PERSONNEL | CONSÉQUENCES DES RPS SUR L’ENTREPRISE |
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Nous voyons que les risques psychosociaux peuvent être de véritables fléaux. Ils mettent en danger les personnalités les plus psychologiquement fragiles. Et quand ils n’atteignent pas leur santé mentale, les RPS dégradent sérieusement la condition physique des individus.
Dans tous les cas, la bonne marche de l’entreprise et de la collectivité s’en trouve affectée.
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Les causes sociétales aggravant les risques psychosociaux
La mondialisation : elle bouscule tous les repères
La mondialisation a renversé toutes les structures organisationnelles existantes. Elle a également imposé pléthore de nouvelles contraintes règlementaires et légales qui compliquent considérablement la vie quotidienne en entreprise.
Les postes à responsabilités sont les plus affectés par ces bouleversements. La pression des nouveaux actionnaires s’accentue, et les différences culturelles ne facilitent pas la communication. Le stress au travail, premier risque psychosocial, grimpe en flèche !
La productivité est reine !
Dans ce contexte mondialisé, l’argent et la productivité sont rois. Le bien-être au travail et la QVT sont souvent cantonnés au stade de concepts. Heureusement, certains chefs d’entreprise comprennent le lien étroit existant entre prospérité de l’entreprise et bonnes conditions de travail.
Un écran qui divise
L’automatisation des tâches et la numérisation à tout va participent à la hausse des RPS en influant sur la qualité relationnelle. Au travail comme à la maison, les écrans sont déshumanisants et affectent l’attention. La communication y perd en qualité.
Habitué aux automatismes, on est facilement impatient avec autrui. Les relations humaines sont riches, complexes et demandent qu’on leur consacre du temps. S’il suffisait de bouger sa souris pour obtenir un sourire de satisfaction, ça se saurait depuis longtemps !
Les mesures et les outils de prévention des risques psychosociaux
Les démarches de prévention des RPS mises en œuvre par l’encadrement
Dans le tableau suivant, nous nous proposons de faire correspondre les principaux facteurs de risques psychosociaux avec des stratégies de prévention pertinentes.
Facteurs de risques psychosociaux | Exemples de stratégies de prévention des RPS |
Insécurité professionnelle :
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| Violences externes : |
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| Exigences démesurées et conditions de travail dégradées |
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| Violences internes |
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Actualisation périodique du document unique d’évaluation des risques professionnels : l’occasion de faire le point
Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) répertorie les risques auxquels sont exposés les employés. Il détaille également le plan d’actions de prévention ou de suppression de ces risques.
💡Rappel : La création et la tenue du document unique d’évaluation des risques professionnels est obligatoire dès le premier salarié ! Même lorsque l’entreprise n’a pas encore de locaux.
L’article R. 4121-2 du Code du travail impose l’actualisation annuelle du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Il doit également être mis à jour chaque fois que les conditions de travail, de sécurité ou de santé sont modifiées.
Cette actualisation est le moment idéal pour dresser le bilan annuel ou périodique de la démarche de prévention des RPS :
- Quelles mesures ont eu des effets positifs ?
- Quelles actions ont été inutiles ?
- Quelles difficultés sont apparues lors de la mise en œuvre de ces stratégies anti-RPS ?
- Quels ont été les acteurs les plus engagés dans ces actions ?
- Comment faire évoluer la démarche ?
- À quels autres intervenants extérieurs faire appel pour la relancer ?
¹« Les risques psychosociaux au travail : d’une question de société à des questions scientifiques », Travail et emploi, n°129, janvier-mars 2012, La Documentation française
²Enquête Dares « Conditions de travail-Risques psychosociaux », 2016, 2019.
Pour aller plus loin
FAQ
Que signifie RPS ?
RPS est le sigle qui désigne les risques psychosociaux dans un contexte professionnel. On distingue trois types de RPS : le stress, les violences externes et les violences internes.
Que signifie DUERP ?
DUERP est le sigle qui désigne le document unique d’évaluation des risques professionnels, obligatoire pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Fastidieux à remplir, il sert néanmoins de base au diagnostic des RPS et à l’élaboration du plan de prévention des RPS.